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Grand Angle

Le Polisario veut tamponner les passeports des agents de la MINURSO dans les «territoires libérés»

Après le drapeau, la douane ? Face à l'enlisement politique du dossier du Sahara occidental, le Front Polisario tente de se donner tous les attributs d'un Etat.

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Brahim Ghali, secrétaire général du Front Polisario, en compagnie avec des éléments de la MINURSO. / DR
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Depuis quelques mois, de hauts cadres du Polisario promettent de réviser profondément leurs relations avec la MINURSO. Si le mouvement n’a pas encore décliné officiellement les grandes lignes de sa nouvelle politique vis-à-vis des casques bleus, il a confié à certains médias opérant depuis les camps de Tindouf le soin d’exprimer ce qu’il pense tout bas. 

Ainsi, comme rapporte le média Futuro Sahara, le Front souhaite imposer «des restrictions à la circulation des agents de la MINURSO», «tamponner les passeports des casques bleus à l’entrée et la sortie des territoires libérés» et «exiger de recevoir le chef de la MINURSO uniquement dans les territoires libérés».

La même source affirme que toutes ces mesures ont bénéficié de l’adhésion de l'ensemble les membres du secrétariat général du Polisario lors de sa dernière session tenue du 12 au 14 juillet. Une politique qu'Abdelkader Taleb Omar, pressenti comme prochain successeur à Brahim Ghali, a commencé à promouvoir dans le cadre d’une tournée dans les camps de Tindouf.

Pour sa part, le dissident Mahmoud Zeidan, incarcéré pendant plusieurs mois dans les prisons du Polisario pour ses opinions politiques et libéré le 10 novembre 2019, a précisé dans un message parvenu hier soir à notre rédaction, que le Front prévoit de demander à la MINURSO de transférer sa représentation située dans le camp de Rabouni en Algérie vers les «territoires libérés».

Bir Lahlou comme capitale de la «RASD» ?

Des conditions qui s’inscrivent dans le cadre de la campagne lancée par le mouvement visant à arracher la reconnaissance de Bir Lahlou comme «capitale». Le séparatisme n'ayant pas changé la donne au niveau du territoire sous contrôle du Maroc, le Polisario chercherait ainsi une demi-victoire en occupant de fait la partie restée à l'est du mur des Sables. Mais jusqu'à présent, l’ONU et le chef de la MINURSO, le Canadien Colin Stewart, refusent de se plier à ce dictat.

Dans le même sens, citant un document pas encore officiel, Ziedan indique que le Polisario a l’intention d'exiger des Nations unies de ne recevoir ses représentants, y compris le prochain successeur d’Horst Köhler, qu'à l'Est du mur des Sables. Le mouvement prévoit également de «fermer le passage d’El Guerguerate» pour toute activité commerciale, affirmant que «son ouverture ne sera autorisée que dans des cas précis».

Ce «tour de vis» a pour objectif de replacer la question du Sahara occidental sur l’échiquier international alors que la nomination d’un nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour la région accuse du retard. C’est aussi un tour de chauffe avant l’examen du dossier en octobre prochain par les membres du Conseil de sécurité.

Article modifié le 25/07/2020 à 11h54

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