«Rétablir la confiance des Marocains en la politique, renforcer la participation à l’opération électorale et parvenir à dessiner une carte électorale qui répond à leur attentes». Tels sont les objectifs du mémorandum présenté ce mercredi par le PAM, l’Istiqlal et le PSS lors d’une conférence de presse.
«Tous ces objectifs vont dans le sens de renforcer la démocratie et le rôle des institutions élues», a assuré Nizar Baraka, secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, en ouverture de la rencontre.
Ainsi, pour les réformes politiques, les trois formations politiques de l’opposition appellent à «conclure un nouveau contrat politique», «promouvoir une véritable indépendance et un pluralisme réelle tout en clarifiant la vision politique et les rôles des politiques et des technocrates dans la vie publique». Ils insistent aussi sur la nécessité de «fournir l'atmosphère générale et les conditions politiques nécessaires qui garantissent la évolution politique et sur le plan des droits de l’Homme, et d'œuvrer pour renforcer la position des parties dans l'espace public et institutionnel».
Les trois partis de l’opposition rappellent aussi «la nécessité de revoir la loi d'organisation des partis politiques» et d’«accroître le soutien public aux partis», rappelant le discours du roi Mohammed VI à l'occasion de l'ouverture de l'année législative 2018. Ils reconnaissent aussi qu’il faut «réhabiliter les structures organisationnelles des partis politiques, de renouveler leurs élites, d'encourager la présence des jeunes et des femmes dans leurs structures» mais surtout de «combler le fossé entre l'électeur et l’élus et donner un sens démocratique à la volonté de l'électeur de choisir ses représentants».
Pour une participation renforcée des jeunes et des femmes
Le deuxième volet du mémorandum s’intéresse à la réforme électorale. Ainsi, le PAM, l’Istiqlal et le PPS mettent en exergue «l’encouragement de la participation politique des citoyens», «le renforcement de la transparence», «le renforcement des partis politiques» et de «consolider la démocratie et renforcer l'efficacité des institutions élues». Dans ce sens, le mémorandum propose la création d’une Commission électorale nationale par une loi.
Quant au mode du scrutin, ils souhaitent le maintien du double scrutin lors des élections communales et proposent l’adoption des élections par liste dans les communes de plus de 50 000 habitants et un suffrage nominal pour les autres circonscriptions. Un fonds pour soutenir la participation politique des jeunes, similaire au fonds pour soutenir les capacités politiques des femmes est également proposé.
Quant aux listes électorales, les partis du Tracteur, de la Balance et du Livre proposent une «inscription automatique des adultes de 18 ans» et des incitations pour encourager les jeunes, avec entre autres, une exonération des frais de timbres pour la carte d’identité nationale et le passeport biométriques et une préférence quant à l’accès à la fonction publique.
Les Marocains du monde et les élections
Le PAM, l’Istiqlal et le PPS insistent aussi sur «le renforcement de la participation des femmes et des jeunes en adoptant des listes régionales au lieu de la liste nationale, en tenant compte des cadres représentatifs et des compétences, ainsi que de la communauté marocaine à l'étranger».
D’ailleurs, sur ce dernier point, ils appellent à l’activation des exigences de l’article 17 de la Constitution, qui garantit le droit des Marocains résidant à l'étranger à la pleine citoyenneté, y compris le droit de voter et de se présenter aux élections.
Ainsi, les trois partis de l’opposition proposent d’«assurer la représentation de la diaspora marocaine à la Chambre des représentants, à travers des candidatures soumises dans le cadre des listes régionales».
«Nous n'avons aucune objection à ce qu’il y ait des circonscriptions dédiées aux Marocains résidant à l'étranger. Nous disons à l'Etat que s’il ne le fait pas, il doit garantir la représentation des Marocains du monde par des listes.»
De son côté, Nizar Baraka a déclaré que les trois partis «considèrent que le CCME est un conseil consultatif et les MRE doivent participer à la décision». «Cela ne peut se faire que depuis le Parlement», estime-t-il, en ajoutant que le mémorandum suggère à ce que les Marocains du monde «soient intégrés dans la liste électorale en lien avec leur région d’origine pour assurer leur représentativité au Parlement». «Ils ne peuvent pas participer que financièrement au développement de leur pays», a-t-il reconnu.