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Grand Angle

Exploration minière en Algérie : Le Polisario doit déplacer le camp «Dakhla»

L’Algérie a annoncé cette semaine qu’elle commencera l’exploitation de la mine de fer de Gar Djebilet, située à Tindouf, près du camp de Dakhla accueillant des Sahraouis. Une annonce qui sonne comme le début du déplacement de la population de ce camp vers un autre endroit, et face à laquelle le Polisario garde, pour l’instant, le silence. 

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Photo d'illustration. / DR
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Plusieurs mois après la fin de l'étude relative à l'exploitation de la mine de fer de Gar Djebilet, dans la wilaya de Tindouf, près du camp sahraouis de «Dakhla», le président algérien Abdelmadjid Tebboune a ordonné cette semaine le lancement de son exploitation. Cette annonce a été faite à travers un communiqué de la présidence algérienne, publié à l’issue d’une réunion destinée à la relance de l’économie algérienne, également impactée par la crise sanitaire mondiale. Gar Djebilet est considéré, selon les médias algériens, comme la plus grande mine de fer du monde découverte en 1952, tandis que ses réserves sont estimées à 3,5 milliards de tonnes, dont 1,7 milliard exploitables.

Cette annonce, qui réjouira la société nationale de fer et de l'acier (Feraal), ne manquera pas de poser plusieurs défis au Front Polisario. Et pour cause, l’annonce n’évoque pas le sort du camp «Dakhla», qui accueille des Sahraouis, près du gisement. Elle relance ainsi un vieux débat au sein des camps de Tindouf sur la délocalisation des familles vers un autre endroit.

Déjà en 2016, avec l’annonce du début de l’exploitation de ladite mine, avec un soutien chinois à l’Algérie, le Front commençait déjà à revoir ses options. Des membres du Forum de soutien aux autonomistes de Tindouf (FORSATIN) avaient dénoncé les intentions de l’Algérie, dénonçant une «trahison» et l’accusant de «tourner le dos» aux Sahraouis.

Quand les médias du Front font l’impasse sur l’avenir du camp de «Dakhla»

Des sources dans les camps avaient laissé entendre que le mouvement séparatiste envisagerait sérieusement de déplacer les habitants dudit camp près de Lagouira, située au sud du mur des sables, un territoire que l’ONU qualifie de zone tampon, mais que le Polisario considère comme «territoire libéré». Toutefois, les résolutions du Conseil du sécurité de l’organisation onusienne ont, depuis, mis fin à ces rumeurs, mettant en garde contre tout préjudice au statu quo dans les zones à l'Est et au sud du mur de sable.

Au moment où le sujet fait débat en Algérie, l'agence de presse du Polisario a tout bonnement ignoré le sujet, tandis que le média pro-Polisario Futuro-Sahara s’est contenté d’évoquer un «projet gigantesque», qui constituera un atout pour les habitants de la région, compte tenu des concessions très importantes qu'il implique et la création de plus de 5 000 emplois directs et environ 25 000 postes indirects, selon l'étude de projet».

Et d’ajouter que cela constituerait «une opportunité future de réduire le problème du chômage dans les camps de réfugiés sahraouis», à travers la «résolution de la problématique liée au droit au travail des réfugiés sahraouis sur le marché du travail algérien». En effet, l'Algérie restreint la possibilité pour les Sahraouis des camps de s'installer en dehors de Tindouf ou de travailler en Algérie.

Le fait de faire l’impasse sur l’avenir du camp de «Dakhla» laisse entendre que cette question n’a pas encore été abordée entre le Front et son parrain algérien, d’autant plus que la nouvelle risque de raviver les tensions au sein des camps des Sahraouis.

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