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Grand Angle

Les nouveaux bus de Casablanca au cœur d’un bras de fer entre le PJD et le RNI  

Les propos de Moulay Hafid Elalamy, saisi par des élus du RNI-UC au sujet des bus que Casablanca compte importer depuis la Turquie a relancé la polémique née au lendemain de la visite du ministre dans l’usine d’Irizar qui produira 200 nouveaux véhicules. Les élus de la Colombe et de la Lampe s’écharpent depuis quelques mois sur la gestion de ce dossier.

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Des membres de l'ECI devant un prototype des nouveaux bus destinés à Casablanca et fabriqués à Skhirat. / DR
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Les nouveaux bus de la capitale économique sont au cœur d’un bras de fer opposant le PJD au RNI. En réponse à une question orale posée par le groupe conjoint du RNI-UC à la Chambre des représentants en début de semaine, le ministre de l'Industrie, du Commerce et de l'Économie numérique et verte, Moulay Hafid Elalamy a dit «regretter» l'importation, par la ville de Casablanca, de 500 bus en provenance de Turquie.

Rappelant que le Maroc fabrique actuellement 200 bus, le ministre a dit souhaiter que les 500 véhicules, fabriqués dans l’usine turque de Daimler Buses, aient été assemblés dans le royaume. «Mais cela se produira inévitablement à l'avenir», a-t-il assuré.

L’intérêt du RNI pour les nouveaux bus déplaît au PJD

Les élus de la Colombe et du Cheval ont interpelé le gouvernement sur l'importation par le Maroc de certains produits, citant l’acquisition de ces bus de la Turquie, au moment où l'économie nationale a «besoin d'encouragement». Mais en évoquant cet exemple, les députés du RNI-UC avaient probablement le PJD dans le viseur, connu pour avoir défendu bec et ongles la Turquie, ainsi que l'accord de libre-échange conclut entre Rabat et Ankara.

De plus, la question du renouvellement de la flotte de bus des transports en commun à Casablanca fait l'objet d'un différend entre les deux formations politiques. Rien qu’en juin dernier, la visite effectuée par MHE à l'usine de bus d’Irizar à Skhirat, qui produit 200 bus destinés au transport urbain pour la ville de Casablanca, a suscité des grincements de dents dans les rangs du PJD.

Abdessamad Haiker, vice-président du conseil municipal de Casablanca, avait alors critiqué, dans un post sur son compte Facebook, la démarche du ministre, tout en s’interrogeant sur la raison, le contexte et l’objectif de cette visite. «Le ministère était hors zone» durant le processus ayant permis l’acquisition de ces bus, a-t-il rappelé. Il a ajouté que le renouvellement de la flotte de bus à Casablanca est supervisé par l’Etablissement de la coopération intercommunale (ECI) avec le soutien et l'accompagnement du ministère de l'Intérieur, de celui de l’Economie et des finances ainsi que la région de Casablanca Settat.

Non sans ironie, l’élu communal du PJD a estimé que «le ministère de l'Industrie, après avoir vaincu les foyers industriels, s'est enfin réveillé en décidant de s'engager à soutenir l’Etablissement de coopération intercommunale». Abdessamad Haiker est allé jusqu’à accuser MHE de vouloir «tirer profit des réalisations des autres».

La gestion de l’ECI par le PJD déplaît au RNI

«Nous avons commencé à entendre et à voir ceux qui veulent se targuer d’être les héros accomplissant les réalisations, même s’ils pariaient, il y a peu de temps, sur un échec dans la gestion de ce secteur», a-t-il lancé à l’adresse des RNIstes. Et de rappeler que «certains ont boycotté les sessions du Conseil de l’ECI, en particulier celles qui ont inclus des points cruciaux dans le processus de la réalisation de ce projet».

En effet, le dossier de la mobilité et des nouveaux bus de la capitale économique, géré par le PJD à travers Imane Sabir, maire de Mohammedia et présidente de l’ECI, échappe au RNI qui gère le dossier du transport urbain à Casablanca.

Dans une déclaration au site du RNI, Mohamed Bourrahim, également adjoint au maire de Casablanca, avait reconnu en septembre un «problème et un retard important» dans le traitement du dossier des nouveaux bus. Il avait alors dénoncé «la mauvaise gestion» de la transition entre M’dina bus et Alsa ainsi que le «manque de respect des cahiers des charges» pour l’ancien délégataire du secteur.

Dans une déclaration accordée à Yabiladi en octobre, Abdessadek Morchid, élu du RNI et membre de la majorité au sein du conseil de la ville, avait expliqué que son parti a accepté de déléguer ce dossier à l’ECI «pour sauvegarder la cohésion de la majorité». Une majorité que les élus du RNI à Casablanca ne cessent, depuis, de fustiger.

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