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Grand Angle

«La Libye n’est pas un fonds de commerce diplomatique», met en garde le Maroc

Le Maroc tient à se présenter en sa qualité d’acteur soucieux de la stabilité de la Libye et un grand défenseur des intérêts des citoyens libyens. C’est le message que le royaume a transmis hier soir lors d'une réunion organisée par l’ONU sur ce sujet.

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Le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita. / DR
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Grâce aux Nations unies, le Maroc effectue son retour sur la scène internationale en sa qualité d’acteur sur le dossier libyen. Mercredi 8 juillet, le royaume a été convié aux côtés, d’une trentaine de pays, à une réunion ministérielle virtuelle organisée par le Conseil de sécurité sur la crise qui déchire depuis des années le pays maghrébin.

Rabat y été représentée par le chef de la diplomatie, Nasser Bourita. Une occasion pour le ministre de réitérer les principes fondateurs de l’approche marocaine à la solution de la guerre en Libye qui «doit être politique et non pas militaire», a-t-il insisté dans son allocution. «Cette solution doit venir des Libyens eux même, et doit garantir l’unité, la souveraineté et l’intégrité territorial de la Libye», a ajouté le ministre des Affaires étrangères.

Comme lors de son intervention à la réunion de la Ligue arabe du 24 juin, consacrée au même sujet, Nasser Bourita a reconnu que «l’accord de Skhirat n’est pas parfait, mais aucune alternative valable n’est sur la table». «Ses dispositions doivent être ajustées et mises à jour, par les frères libyens», a-t-il ajouté.

Trop d’initiatives de paix pourraient produire l’effet contraire

Le ministre s’est montré, par ailleurs, très réservé quant à «la prolifération des initiatives» de paix qui pourraient «produire un effet contraire». «Il y a lieu d’être réaliste et pragmatique dans le traitement de la situation», a-t-il recommandé. Une référence à la conférence de Berlin du 19 janvier, à laquelle le royaume n’a pas été invitée par l’Allemagne et au plan du président égyptien décliné le 6 juin pour sauver son allié le maréchal Khalifa Haftar. Sans oublier la proposition du président algérien appelant à laisser le règlement du problème uniquement entre les mains des «pays voisins» à savoir : L’Algérie, la Tunisie et l’Egypte.

Prenant une bonne distance avec ces calculs politiciens, le chef de la diplomatie marocaine a tenu à expliquer les raisons de l’engagement du royaume dans les efforts internationaux visant à faire taire les armes dans ce pays maghrébin. Il a ainsi souligné que «la Libye n’est pas seulement voisine du Maroc», affirmant qu'il s'agit d'un «pays frère avec lequel nous partageons une histoire commune, des liens communs, des intérêts et un destin commun». «Pour nous, la Libye n’est pas seulement une question diplomatique. Notre stabilité et notre sécurité dépendent de la situation en Libye», a-t-il dit.

A cet égard, Nasser Bourita a transmis aux autres participants la «préoccupation» du Maroc de la «dégradation» de la situation en Libye sur les plans politique, sécuritaire, économique et humanitaire. Et de marteler que «la Libye n’est pas un fonds de commerce diplomatique», déplorant que «les interventions étrangères ne servent pas les intérêts de la Libye et n’aident pas les protagonistes libyens à transcender leurs intérêts particuliers pour s’élever vers l’intérêt commun de tous les Libyens».

Une fois de plus, Rabat met dans le même sac tous les Etats présents militairement dans la guerre au pays maghrébin. Un choix pour ne froisser aucune partie.

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