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Grand Angle

Droits de l’Homme et MINURSO : Moscou et Washington ignorent le sujet contrairement à Pretoria

Une fois de plus, l’Afrique du sud se fait l’avocat du Polisario au Conseil de sécurité, appelant à étendre les prérogatives de la MINURSO à la surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental. En revanche, les représentants des grandes puissances mondiales, y compris la Russie, ont totalement ignoré ce sujet.

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L'ambassadeur sud-africain auprès des Nations Unies, Jerry Matthews Matjila. / Ph. Xinhua
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Le Conseil de sécurité a organisé, mardi 7 juillet à New York, un débat sur «les opérations de maintien de paix des Nations unies et les droits de l’Homme». Une séance ponctuée par des discours des représentants des Quinze.

Le sujet intéresse le Maroc alors que le Polisario et ses alliés en Afrique et ailleurs font pression, depuis des années, pour un élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l’Homme.

Au grand dam du Front, cette revendication n’était pas au menu des interventions des délégations des pays membres permanents du Conseil de sécurité. Sans doute, l’allocution de l’ambassadeur de la Russie à la réunion devrait rassurer davantage les officiels marocains. «Le sujet des droits de l’Homme a été extrêmement politisé. Cela nuit à la confiance de la communauté internationale dans le mécanisme des droits de l’Homme des Nations unies», a affirmé le représentant de Moscou.

Et de préciser que «le Conseil de sécurité n’est pas un organe des droits de l’Homme», soulignant que cette composante dans les mandats des opérations de maintien de paix est «auxiliaire». Pour mémoire, la Russie s’était fermement opposée en avril 2013 au projet de résolution rédigée par l’administration Obama sollicitant l’élargissement des prérogatives de la MINURSO à la surveillance des droits de l’Homme.

L’Afrique du sud se fait l’avocat du Polisario

Pour sa part, la délégation de la France a exigé que ce volet «confié aux opérations et missions de paix doit être une partie intégrante de la stratégie politique conduite par le Représentant spécial du Secrétaire général ou l’envoyé spécial, en lien avec les équipes des Nations unies et les autorités nationales». Paris a plaidé pour «la nécessité d’un dialogue, continu et constructif, tourné vers les solutions, pour permettre aux États de répondre aux besoins de sécurité, de justice et de prospérité de leurs populations».

Un vœu que partagent les Etats-Unis. «Les missions (six sur douze, ndlr) de maintien de la paix qui surveillent et signalent les violations des droits de l’Homme sont essentielles pour créer les conditions favorables à la responsabilité, la justice et la paix», a souligné le représentant de Washington. «Ces missions doivent travailler avec les pays hôtes pour élaborer des procédures de vérification des droits de l’Homme qui mettent en place des institutions de sécurité post-conflit et qui contribuent à maintenir cette paix», a-t-il indiqué.

Une fois de plus, le pays du président Cyril Ramaphosa n’a pas raté cette nouvelle tribune pour défendre les revendications du Polisario. L’ambassadeur sud-africain Jerry Matthews Matjila a ainsi regretté que la MINURSO demeure «dépourvue d’un mandat étendu pour la surveillance des droits de l’Homme», déplorant une attitude «sélective» et éminemment «politisée» du Conseil de sécurité.

Cette position cadre parfaitement avec la politique générale adoptée par Pretoria vis-à-vis du Maroc. Son représentant à l’ONU était, d’ailleurs, le seul à avoir évoqué la question du Sahara occidental à l’occasion de la commémoration, le 9 janvier à New York, du 75ème anniversaire des Nations unies.

A rappeler que le mandat de l’Afrique du sud au Conseil de sécurité arrivera à échéance le 31 janvier 2020.

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