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Grand Angle

Covid-19 : Le Maroc se positionne sur l’échiquier africain

La crise sanitaire du coronavirus a permis au Maroc d’avancer doucement ses pions sur l’échiquier africain. Un geste qui tranche avec le chacun pour soi sur le continent et même ailleurs dans le monde.

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Le roi Mohammed VI et le président Paul Kagame / Ph. AFP
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La commémoration, par visioconférence,  du 20e anniversaire de la création de la «Communauté des Démocrates», appelée également «Déclaration de Varsovie», a donné l’occasion au Maroc de présenter au tour de table (16 membres) de l’organisation internationale sa nouvelle arme diplomatique : la santé. Un nouveau levier au service des intérêts du royaume, notamment en Afrique, que le ministre des Affaires étrangères a exposé lors de son discours du vendredi 26 juin.

Une allocution qui intervient alors que les avions de la RAM continuent d’acheminer des aides médicales adressées à 15 pays du continent pour faire face à la propagation de la pandémie du Covid-19. C’est une «première initiative africaine pour l’Afrique, elle se veut une preuve de la capacité du Continent africain à relever lui-même ses propres défis», s’est félicité le chef de la diplomatie.

L’engagement du Maroc ne se limite pas à envoyer une assistance médicale dans une conjoncture difficile mais une contribution modeste visant à «poser les bases d’un nouveau système de sécurité internationale», a souligné Nasser Bourita.

La pandémie a ravivé la guerre d’influence entre les grands de l’Afrique

A cette occasion, le ministre a annoncé que le royaume organisera à Marrakech avec le Rwanda, l’Organisation Mondiale de la Santé et la Banque mondiale, «la première Réunion de Haut Niveau sur la Diplomatie pour la Sécurité Sanitaire et la Préparation aux Urgences» qui sera, placée sous le Haut patronage conjoint du roi Mohammed VI et du président rwandais Paul Kagamé.

Sans contestation l’initiative royale a permis de mieux valoriser le «made in Morocco» en Afrique, sachant que tous les équipements et les médicaments envoyés aux 15 pays africains -dont certains reconnaissent la RASD tels l'Angola et la Mauritanie- ont été fabriqués au Maroc et par des Marocains. Un atout non négligeable alors que le royaume se prépare à entrer dans une nouvelle course pour accueillir le siège du futur «Centre africain de contrôle et de prévention des maladies». Un projet lancé par la Commission de l’Union Africaine et qui soulève déjà des convoitises.

Avec le soutien financier de la Chine, l’Ethiopie souhaite ainsi garder le Centre au sein du siège central de l’UA à Addis-Abeba, un cadeau de Pékin. Alors que l’Afrique du sud est également intéressée, le Maroc peut quant à lui compter sur l’appui des Etats-Unis, déjà préoccupés par l’influence grandissante de la Chine en Afrique.

Force est de constater que la pandémie de la Covid-19 a ravivé la guerre d’influence entre les grands de l’Afrique. Si la bataille pour l’accueil du siège du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies de l’UA n’a pas encore donné de vainqueur, l’Algérie avec la contribution de l’Afrique du sud a pu caser le 23 avril Abderrahmane Benkhalfa, un ancien ministre des Finances, dans l’équipe des experts africains (5 au total) chargée de mobiliser des financements au profit des Etats du continent dans leurs luttes contre les effets de la pandémie. La course ne fait que commencer.

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