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Chine : Des «organes halal» de détenus ouïghours vendus à prix d’or

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Photo d'illustration / Ph. Shutterstock
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En Chine, les musulmans ouïghours internés dans des camps dédiés subiraient des prélèvement forcés, leurs organes «halal» seraient ainsi revendus hors de prix dans les pays du Golfe. Cet usage s’ajoute à celui du travail forcé, pointé du doigt par Amnesty International, qui estime qu’un million de Ouïghours seraient détenus au Xinjiang, sans procès, ni motif juridique.

Dans ces camps dits de «transformation par l’éducation», nombre de détenus qui n’en sortent pas vivants auraient en effet été tués pour des prélèvements d’organes. Ces soupçons sont relayés par Vice, qui décrit «des bilans médicaux douteux que la Chine n’a jamais cherché à justifier». Le média rappelle que depuis 2016, le gouvernement chinois a d’ailleurs «lancé une vaste campagne de bilans médicaux dans la région autonome du Xinjiang», sous forme de «tests uniquement obligatoires pour ses habitants Ouïghours âgés de 12 à 65 ans». «Dans la batterie de tests proposés, du sang est prélevé mais aussi des examens échographiques sont parfois réalisés. Ces derniers permettent de visualiser la taille, la forme et la structure interne d’un organe», indique la même source.

Journaliste d’investigation américain, Ethan Gutmann estime «évident» que la Chine «tente de garder un œil sur les minorités ethniques à travers ces contrôles médicaux». «Tous les rescapés de camps que j’ai pu interviewer, qu'ils soient Ouïghours, Kazakh, Kyrgyz ou Hui, ont eu des prélèvements sanguins tous les mois. On pourrait se dire que c’est pour éviter des maladies infectieuses mais ce n’est pas possible puisque les Chinois Han représentent plus de la moitié de la population dans le Xinjiang et pourtant ils ne sont pas testés», souligne-t-il. «Grâce à ces tests, le gouvernement peut donc connaître et collecter le groupe sanguin des Ouïghours ainsi que l’état de leurs organes», indique encore Vice.

La même source rappelle qu’avant ces révélations, la Chine a longtemps procédé au prélèvement d’organes sur des condamnés à mort, avant d’annoncer officiellement la fin de cette pratique en 2015. Dans ce sens, le média relaie le témoignage d’Enver Tohti, un ancien médecin ouïghour, qui a assisté et participé à des prélèvements d’organes sur des condamnés à mort en 1995.

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