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Grand Angle

Maroc : Impacts de la crise sanitaire sur les contrats des footballeurs

La crise sanitaire liée à la pandémie du nouveau coronavirus a contraint beaucoup de pays, dont le Maroc, à suspendre ses ligues de football. Cet arrêt des matchs a engendré une crise, au sein de certains clubs professionnels. Qu’en est-il de l’impact de la covid-19 sur les contrats des footballeurs au Maroc ?

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Photo d'illustration / DR.
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Le domaine du football n’a pas été épargné par la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus, qui a engendré de lourdes conséquences sur l’économie mondiale. Les matchs et les ligues ont été rapidement suspendus, impactant lourdement la situation économique des clubs de football. Les contrats des footballeurs en ont également subi les frais.

Dès la mi-mars au Maroc, la Fédération royale marocaine de football (FRMF) a décidé de suspendre momentanément l’ensemble des matchs, toutes catégories confondues. La date de reprise des activités footballistiques n’a pas encore été fixée.

Pour ce qui en est des contrats des footballeurs mais aussi des entraineurs, la FRMF avait annoncé avoir reçu de la part de la Fédération internationale de football Association (FIFA) une lettre autorisant le début des négociations concernant les contrats et salaires des joueurs.

Dans un entretien accordé à Yabiladi, Me Aoud El Azzouzi, avocat spécialisé à Rabat en droit du sport, a déclaré que «le contrat d’un footballeur est avant tout un contrat de travail, à durée déterminée, caractérisé par un ensemble d’exceptions qui sortent plus ou moins de la norme des contrats classiques». En effet, celui d’un footballeur peut avoir une durée de cinq ans, mais restera toujours considéré comme un CDD. «Dans le monde du travail, un contrat dépassant un an est automatiquement un contrat à durée indétérminée», précise le spécialiste.

«Les contrats des footballeurs ont incontestablement été affectés par la crise sanitaire. Les équipes ont perdu leurs sponsors, les revenus issus des matchs et leurs annonceurs. De ce fait, la FIFA est intervenue et a soumis bon nombre de recommandations, compte tenu de ce cas de force majeur, d’où la proposition de réduction des salaires.»

Aoud El Azzouzi

Les aspects sportifs, grands oubliés de la gestion de crise ?

L’avocat spécialisé dans le droit du sport ajoute que «tous les clubs de football n’ont pas traité de la même manière les recommandations de la FIFA : certains ont imposé aux joueurs la réduction de leurs salaires tandis que d’autres ont trouvé un compromis». Pour l’avocat, le compromis est la meilleure option, d’autant plus que les recommandations de la FIFA ne sont pas contraignantes et ne peuvent en aucun cas remplacer la loi.

Pour ce qui en est du championnat national, l’avocat considère que «le comité national de résolution de conflits de la Fédération royale marocaine de football aura quelques difficultés à gérer la situation, puisque plusieurs clubs voudront imposer leurs propres directives aux joueurs, ce qui  créera inévitablement des tensions et des conflits».

Me El Azzouzi a ajouté que les clubs et les joueurs vont se retrouver dans une situation délicate, au cas où le comité décide de la reprise des championnats. Si les compétitions reprennent en juillet, les joueurs dont les contrats expirent le 30 juin prochain ne pourront pas assurer les matchs, d'autant plus que certains d'entre-eux auront déjà signé avec d'autres clubs. La FIFA propose que les joueurs dont les contrats prennent fin le 30 juin terminent les compétitions déjà prévues avec leurs équipes.

Néanmoins, cette faille de coordination risque de poser problème. Pour l’avocat, «la FIFA a pensé à l’aspect juridique mais a oublié l’aspect sportif : les joueurs dont les contrats vont bientôt expirer auront un stress supplémentaire, surtout s’ils se sont engagés avec un autre club». «Ces facteurs vont influencer le psychique et certainement le jeu des sportifs», prévoit-il.

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