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Grand Angle

Après la démission de Yazghi et Radi, que va devenir le gouvernement El Fassi ?

«Démissionner ou on vous obligera à le faire dans les plus brefs délais», tel est le message clair et précis adressé par les membres du bureau politique au Premier secrétaire du parti USFP et à son adjoint Abdelouhed Radi, dimanche soir. Pris la tourmente, les deux ministres socialistes du gouvernement El Fassi 1 (car un remaniement est prévisible) ont pris la poudre d’escampette en déposant les armes, lundi, aux pieds des protagonistes de cette «affaire».
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Loin d’être considéré comme une catastrophe, ces démissions ont semble-t-il calmer les esprits. L’heure est à la réflexion et à la mobilisation. Le parti va-t-il poursuivre son aventure (périlleuse) dans la coalition gouvernementale ? Qui va prendre les commandes du parti ? Mohamed El Yazghi et Abdelhoued Radi resteront-ils dans le gouvernement El Fassi ? Si oui, avec quelles casaques ? Celle de SAP (sans appartenance politique) ? Ce serait un comble, mais tout reste possible dans l’univers impitoyable de la politique made in Morocco.

Du coup, les jeux sont ouverts. Les spéculations vont bon train. La mise à mort de l’actuelle coalition est d’actualité, plus que jamais. Fatigué, usé, au bord du rouleau, impuissant face au défi de la gouvernance (alors qu’il en a toujours rêvé), quelle est la marge de manœuvre de Abbas El Fassi. Il est un secret de polichinelle de déclarer que l’homme n’est pas l’homme de la situation, néanmoins, l’impossible reste possible. Quid ? Tout simplement que celui-ci arrive à se sauver de la noyade et à sauvegarder son équipe. Peut importe comment, c’est un homme ouvert et tellement flexible.

Une fois de plus, quelle triste représentation assurée par les acteurs politiques et les hommes de l’ombre. Est-ce le prix à payer du «verrouillage» du domaine politique ? C’est quasi certain. Où le Maroc s’engage-t-il ? Quel chemin de traverse a-t-il décidé de prendre ? En clair, où va-t-il ? On ne peut s’arrêter à une lecture «facile» et réductrice quant aux démissions des deux responsables politiques qui n’ont pas été toujours décriés. Il est bon de rappeler que Abdelouhed Radi est un des plus anciens parlementaire du pays et que Mohamed El Yazghi, un homme de conviction (et de combat), même s’il s’est assagi avec l’âge et le…pouvoir du pouvoir.

Certes, ces derniers ont failli à leurs missions et obligations à l’égard de leur parti et des militants, mais ils ne peuvent être tenus pour responsable de l’état de la classe politique marocaine et de son…verrouillage. Pour preuve, citons la situation du Mouvement Populaire. Cette formation politique est au bord de l’explosion et ses dirigeants au bord de la crise de nerfs. Que reste-t-il ? L’Istiqlal. Personne ne parle des luttes de pouvoir et des groupes de pression qui agissent pacifiquement pour le moment. De la crise de leadership qui couve à la veille du Congrès du parti (printemps 2008) ou encore de la disparition de Adil Douiri, ancien ministre du Tourisme reconverti en persona non grata. Quand au RNI, il est fidèle à lui-même, à savoir un parti sans idéologie et sans militants.

Le «procès» de Mohamed El Yazghi et de Abdelouhed Radi ne doit faire de l’ombre à l’état des lieux de la classe politique marocaine. Aucun parti ne jouit aujourd’hui d’une légitimité populaire. Partant de là, arrêtons de polluer l’environnement avec des règlements de compte qui sont contre productifs et constituent une insulte envers ceux qui aiment sincèrement le Maroc et les Marocains.

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