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Grand Angle

Melilla : Le représentant de la communauté juive nie tout démarchage pour investir au Maroc

Le président de la communauté israélite de Melilla sort de son silence. Ce vendredi, Jaime Azancot dément le transfert des activités d’investisseurs locaux aux villes marocaines avoisinantes.

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Photo d'illustration / DR.
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Quatre jours après les révélations sur «des appels d’un conseiller» du roi Mohammed VI, le représentant de la communauté juive à Melilla a démenti toute version qui suggère une mobilisation des investisseurs de la communauté juive de Melilla, Ceuta et Gibraltar, pour développer leurs entreprises dans le Nord du Maroc, en échange de certains avantages fiscaux.

Jaime Azancot considère qu’il s’agit d’une «fausse information». «Si c’était vrai, elle aurait été traitée par un autre moyen, avec une large publication dans les journaux marocains», a argué le représentant, cité par Melilla Hoy. Selon le média local, Anzacot «a demandé directement aux hommes d’affaires de la ville et de Ceuta, et tous affirment ne pas avoir été contactés».

Pourtant le prédécesseur de Jaime Anzacot est lui-même concerné. Ancien président de la communauté israélite de Melilla, Salomon Benzaquen Cohen est également homme d’affaires dans l’enclave espagnole ainsi qu’à Madrid. Il appuierait l’idée d’investir au Maroc, soulignant qu’un autre investisseur de la communauté a déjà franchi le pas, à Nador.

D’autres médias espagnols révèlent le nom du conseiller

Trois jours après ces déclarations, le journal El Español a indiqué que l’objectif du Maroc, à travers cette démarche, était de «développer une zone commerciale avec une douane d’importation et d’exportation proche des frontières et des ports». Par aileurs, ceci permettrait à Ceuta et à Melilla de basculer davantage vers l’entrepreneuriat touristique et les projets de destination de croisière.

Contrairement aux déclarations rapportées par Anzacot, le média relaie des confirmations obtenues directement d’entrepreneurs. Il évoque même le nom du conseiller royal en question, qui serait André Azoulay.

«Un homme d’affaires juif, actif dans la vente et l’exportation de chaussures à Melilla» explique ainsi avoir «reçu un appel», vendredi 12 juin. A bout du fil, «un membre du palais royal» lui aurait proposé d’investir, avec des facilités en termes d’impôts, et une assistance au niveau de l’infrastructure et du démarrage de l’activité». Le même entrepreneur se serait vu proposer «des mises en contact pour exporter du Maroc» vers les autres pays d’Afrique. Auprès du journal, un distributeur de bières à Melilla dit également avoir été contacté.

Dans les enclaves espagnoles, nombres de membres de la communauté juive sont originaires des régions du nord du Maroc et du sud de l’Espagne. Pour leur part, les dirigeants des deux villes se plaignent de la fermeture des frontières économiques, décidée par Rabat en 2018. Ce contexte pourrait renforcer les démarches de prospection entreprises par le Maroc.

Bien avant que ces contacts ne prennent une forme officielle et avec le parapluie du palais royal, il est lieu de signaler qu'en février, le président de l’Association Grand Rif des Droits de l’Homme, Said Chramti a démarché deux familles de confession juive résidant à Gibraltar.

Article modifié le 19/06/2020 à 17h31

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