Menu

Grand Angle

Bracelet électronique : Le Maroc marchera-t-il sur les pas de la Tunisie ?

Si la Tunisie a adopté, cette semaine, un décret gouvernemental prévoyant le port du bracelet électronique, comme alternative à l’emprisonnement, le Maroc se dirige lui aussi vers l’adoption des peines alternatives.

Publié
Image d'illustration. / Ph. Frank Perry - AFP
Temps de lecture: 2'

Afin de faire face à sa surpopulation carcérale, le gouvernement tunisien a adopté, mercredi, un projet de décret gouvernemental prévoyant le port du bracelet électronique, comme alternative à l’emprisonnement.

«La mise en place de cette nouvelle mesure se fera progressivement par le ministère de la Justice», a promis Mohamed Abbou, ministre d’Etat, chargé de la Fonction publique, de la gouvernance et de la lutte contre la corruption, cité par le média tunisien Kapitalis, à propos de ce décret datant de 2018.

Alors que le pays du Jasmin fait ainsi un grand pas vers la réduction de sa surpopulation carcérale, le port du bracelet électronique et les peines alternatives destinées à cet effet n’est pas un débat nouveau au Maroc.

«C’est l’un des revendications de l’Observatoire depuis des années. Nous avons plaidé pour le remplacement de certaines peines privatives de liberté par des peines alternatives», rappelle ce vendredi Abdellah Mesdad, secrétaire général de l’Observatoire marocain des prisons (OMP). «Plusieurs pays adoptent le bracelet électronique comme forme de peine alternative. C’est très positif pour la Tunisie d’adopter cette mesure en ces temps de pandémie», commente-t-il.

Le Maroc s'oriente vers l'adoption de peines alternatives

Le secrétaire général de l’OMP rappelle que ce débat au Maroc avait commencé avec le lancement des consultations sur la réforme de la justice. Avec l'ambition d’offrir un cadre juridique permettant aux juges de prononcer ce genre de peine, le projet déposé par le ministère de la Justice, avait aussi fait l’objet de quelques remarques de l’OMP.

«Le ministère à cette époque évoquait même un troisième choix : payer des amendes journalières, mais nous l’avons refusé car il ne s’adresse pas à tous les citoyens», poursuit notre interlocuteur. Lors du récent débat sur la réforme du code pénal, «la nécessité de mettre en place des peines alternatives a fait l’unanimité».

«C’est un choix important qu’il faut mettre en place, car un certain nombre de crimes et délits ne nécessitent pas que leurs auteurs soient incarcérés. Cette mesure a beaucoup d’avantages, comme palier à la surpopulation carcérale, en offrant une autre alternative à la prison ferme.»

Abdellah Mesdad

Le secrétaire général de l’OMP estime aussi que «les peines alternatives peuvent permettre à la société marocaine de bénéficier de services publics effectués par ces personnes condamnées». «De plus, les organisations de droits de l’Homme et même l’ONU encouragent les pays à adopter les peines alternatives», ajoute-t-il. Le secrétaire général de l’Observatoire reste optimiste pour le cas du royaume. Il estime que «même si l’adoption des lois reste lente, les peines alternatives sont devenues incontournables».

Article modifié le 12/06/2020 à 21h53

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com