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France : Les adolescents n’échappent pas aux violences policières

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Photo d'illustration / DR.
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Dans le sillage des débats actuels sur le racisme et les violences policières en France, de nouvelles révélations montrent que le phénomène n’épargne pas les adolescents. Quatre collégiens de 14 ans sont en effet sortis de leur silence, pour relater les 24 heures de garde-à-vue qu’ils ont passée, le 26 mai dernier, au Kremlin-Bicêtre. Se confiant ce mercredi à Mediapart et à France Inter, ils affirment avoir essuyé des remarques racistes, des injures homophobes et des violences physiques.

«On a vu des personnes arriver, ils nous ont fouillés, contrôlés. Ils nous ont interpellés, mais ils ne nous ont pas dit pourquoi», confient-ils à France Inter. Les policiers adoptent rapidement un vocabulaire insultant, selon les adolescents. «Ils nous ont dit : lui c’est un maghrébin, il est con. Eux, c’est des nègres, ils ne savent pas s’habiller. Vous êtes des pédés (sic).» Selon l’un des jeunes, la police leur reprocherait «un vol de bonbons», puis «un vol en réunion, puis un vol à l’arrachée». Pourtant, le bornage de leurs téléphones indique que les concernés ne sont pas sortis de chez eux, le jour de ces faits.

Pour sa part, l’une des mères des enfants dénonce que son fils, considéré par la police comme «l’agresseur principal», s’est fait perquisitionner sa chambre. «C’est un enfant qui a encore son doudou, ses jouets. C’est la première fois qu’il sort de l’enfance, la première fois qu’on se sépare de lui», déplore-t-elle. Après 24 heures de péripéties, les collégiens ont été relâchés sans poursuite, mais l’épisode ne s’est pas arrêté là.

Quatre jours plus tard, les parents d’un des adolescents ont déposé plainte. Retrouvé dans un parc par des agents, dont un qui a effectué la première interpellation, il est pris à partie. «Ils ont pris mon téléphone, ils ont regardé à l’intérieur, puis ils ont baissé mon masque. Ils m’ont dit : c’est toi qui a porté plainte ? Pourquoi tu nous aimes pas ?», confie-t-il.

Avocat des familles plaignantes, Jérôme Karsenti a saisi le procureur de Créteil. Auprès de France Inter, il soutient que les quatre jeunes «ont été interpellés du fait de leur couleur de peau». «Au cœur de cette affaire, il y a de la discrimination. Et c’est parce qu’il y a un phénomène discriminatoire qu’on s’autorise la maltraitance et le non-respect des droits», dénonce-t-il.

Article modifié le 10/06/2020 à 17h02

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