La Banque mondiale (BM) a réactualisé ses perspectives économiques mondiales, dans un nouveau rapport publié lundi. Ainsi, l’institution mondiale prévoit une récession du produit intérieur brut réel du Maroc de 4 % à cause de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19). Le PIB du royaume renouera avec la croissance en 2021, avec 3,4%, estime-t-on.
Dans son rapport, la banque reconnait une différence en points de pourcentage de -7,5% et de -0,2% pour le PIB réel du Maroc en 2020 et 2021 par rapport aux projections de janvier 2020. Mais le cas du Maroc n’est évidemment pas isolé dans la région.
En effet, l'activité économique dans la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord devrait baisser en moyenne de plus 4% sous l'effet de la Covid-19 et de l'évolution du marché du pétrole. En effet, l’institution explique que «la consommation, les exportations et les services tels que le tourisme [ont été] gravement perturbés par la pandémie de COVID-19», tandis que pour les exportateurs de pétrole, elle rappelle aussi «les recettes fiscales et d'exportation ont brutalement chuté avec l’effondrement des prix du pétrole».
Le PIB mondial également en récession
Toutefois, «la croissance régionale devrait reprendre en 2021 à mesure que l'impact de la pandémie s'atténue et que les investissements s'améliorent», poursuit-on, en soulignant que «les conditions économiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) se sont considérablement détériorées à la suite» de cette pandémie.
Dans cette région, les plus grandes récessions prévues sont celles du Liban qui fait face à une grave crise financière, son PIB réel devant reculer de 10,9%, de l’Irak (9,7%), de la Palestine (-7,6%) et de l’Algérie (-6.4%). Le PIB tunisien reculera aussi de -4%, tandis que la seule hausse sera enregistrée par Djibouti.
Dans une analyse sur l’«impact social et économique de la crise Covid-19 sur le Maroc», le PNUD, l’UNECA et la Banque mondiale ont affirmé, en avril dernier, s’attendre à un effet négatif sur l’économie du Maroc, une détérioration du déficit budgétaire global et une hausse de la pauvreté. «L'impact de la crise sera probablement ressenti en premier lieu» dans l’informel avant de s’étendre à d’autres secteurs. Pour les trois institutions, «l’économie du Maroc devrait souffrir considérablement cette année», tandis que le «scénario de référence [qui] montre que le PIB réel reculerait de 1,5% en 2020, soit la première récession frappant le Maroc depuis plus de deux décennies».
La Banque mondiale estime que le PIB mondial devrait diminuer de 5,2% en 2020, soit la plus grave récession planétaire depuis plus d'un siècle.