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Grand Angle

Affaire Soulaiman Raissouni : Le plaignant rompt le silence, en fustigeant l’AMDH

Plus de 20 jours après son premier post sur Facebook sur cette affaire, Adam Muhammed, victime présumée du journaliste Soulaiman Raissouni a publié mercredi soir un communiqué de presse revenant sur cette affaire. L’occasion d’assurer que sa «cause est juste» et de tirer à boulets rouges sur certaines ONG de défenses des droits humains, à l’instar de l’AMDH.

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Soulaiman Raissouni, rédacteur en chef du journal Akhbar Alyaoum. / DR
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Presque deux semaines après l’éclatement de l’affaire du journaliste Soulaiman Raissouni, poursuivi pour «attentat à la pudeur, avec violence et séquestration», sa victime présumée, un jeune se présentant comme Adam Muhammed, a rompu mercredi soir le silence.

Dans un long communiqué partagé sur sa page Facebook, le militant pour les droits des minorités sexuelles et de genre s’est ainsi dit «obligé de communiquer» auprès de l'opinion publique, suite aux multiples sorties médiatiques de «certaines associations de défense des droits de l'Homme, des groupes islamiques et d’un média privé». Des sorties qui «touchent [sa] personne et [ses] droits à la citoyenneté» et qui «mettent en danger, jour après jour, [sa] vie», écrit-il.

Adam Muhammed a ainsi expliqué que son premier post, publié sur les réseaux sociaux le 14 mai 2020, et repris par certains détracteurs du journaliste, «n'a pas été possible avant cette date». Il évoque notamment «la pression psychologique due» à ce qu’il aurait enduré, «l'hésitation», «la peur» de dénoncer les faits ainsi que les lois «injustes» en lien avec les droits de genre et les libertés individuelles ainsi que sa relation avec sa famille.

La victime présumée de Soulaiman Raissouni ajoute, qu’en «tant qu'activiste des droits des minorités sexuelles et de genre», il aurait «perçu» des signes positifs relatifs à la réactivité des services du ministère public, depuis le début de l’année, notamment au sujet des allégations de violations des droits en général, ce qui l’aurait encouragé à dénoncer les faits.

Des ONG des droits humains et à leur tête l’AMDH fustigées

Il explique, plus loin, les raisons de sa nouvelle sortie, tirant à boulets rouges sur «certaines associations de défense des droits de l'Homme et les déclarations de leurs membres», conclues selon lui «à la hâte». Ainsi, il critique la sortie médiatique du secrétaire général de Mountada Al Karama, le bras associatif du PJD. «Son point de vue "religieux" me ôte de mon droit à un recours et signe ainsi une incitation à la haine et à la violence envers moi», dénonce-t-il.

Adam Muhammed tire surtout sur l'Association marocaine des droits humains (AMDH) et les sorties médiatiques de son président sur l'affaire. Pointant du doigt «l’alignement absolu et inconditionnel depuis les premiers jours de l'arrestation du suspect», il critique directement l’attitude de Aziz Rhali, lui reprochant d’avoir «révéler» son nom inscrit sur des documents officiels, «en violation flagrante de la protection de [ses] données personnelles».  

Il accuse aussi l’AMDH de le «rabaisser», de le «réduire» en un «simple outil de règlement de comptes» dans cette affaire et de le «condamner» avant même le verdict d’un juge. Une position sur laquelle l’ONG a impliqué «ses alliés de la Coalition marocaines des instances des droits de l’Homme», critique-t-il.

Répondant brièvement à la sortie médiatique du comité de soutien du journaliste, qui avait estimé que la poursuite s’est basée sur un poste sur les réseaux sociaux, la victime présumée de Soulaiman Raissouni assure avoir déposé plainte en personne. «Je réaffirme que ma plainte est juste», conclut-il, en refusant qu’elle soit «instrumentalisée».  

A rappeler que le jourrnaliste Soulaiman Raissouni a été arrêté le 22 mai dernier, suite à cette affaire. Rédacteur en chef du journal Akhbar Alyaoum, il est poursuivi pour «attentat à la pudeur, avec violence et séquestration».

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