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Grand Angle

Au grand dam du Maroc, le Lesotho révise sa position et reconnait la «RASD»

Géographie oblige, le Lesotho, pays enclavé en Afrique du sud, a fini par renoncer à sa suspension de reconnaissance de la «RASD». Le nouveau gouvernement, nommé le 21 mai, en a décidé ainsi. Le Polisario et l’Algérie jubilent.

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Au grand dam de la diplomatie marocaine, le Lesotho réitère son appui à la «RASD». Une annonce faite via plusieurs tweets signés hier par son ambassadeur en Ethiopie, représentant permanent auprès de l’Union africaine, Mafa M. Sejanamane.  

«Je me réjouis que notre nouveau ministre des Affaires étrangères ait publiquement dissipé si tôt le nuage sur le Sahara Occidental. Le Lesotho soutient sans équivoque l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental. Le colonialisme appartient à l’ancienne ère», a-t-il écrit.

Et d’ajouter que «nous avions clairement indiqué et de façon officielle à la République arabe sahraouie démocratique que notre position sur le Sahara occidental n'avait pas changé malgré ce qu'avait déclaré l'ancien ministre (du Lesotho) au Maroc. Il est gratifiant que la politique du Lesotho ait été clairement définie !». Des déclarations immédiatement reprises par les agences de presse de l'Algérie et du Polisario.

L’ancien «ami» du Maroc écarté du ministère des Affaires étrangères

Cette nouvelle position intervient dans un contexte politique particulier dans le royaume du Lesotho. Le 21 mai, le pays a connu la nomination d’un nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre Moeketsi Majoro. L’ancien «ami» du Maroc, Ledego Calayl Makghoti, a été écarté du ministère des Affaires étrangères au profit de Matṥepo Ramakoae.  

Pour mémoire, l’ex-chef de la diplomatie avait affirmé  le 10 décembre à Rabat lors d’un point de presse conjoint animé avec son homologue marocain, qu’il est «ici pour confirmer et clarifier la position de mon pays, à savoir un engagement à suspendre toutes les décisions et déclarations antérieures concernant le Sahara occidental et la "RASD", en attendant les résultats du processus des Nations unies».

Une position qui n’a pas eu l’adhésion de membres influents du gouvernement Tom Thabane. Ce dernier a été forcé de présenter sa démission, le 13 mai, conséquence de graves soupçons sur une implication dans l’assassinat de son épouse.

De retour du Maroc, l’ex-ministre des Affaires étrangères avait été désavoué par ses collègues. L’ancien porte-parole de l’exécutif, Thesele Maseribane, avait en effet déclaré le 13 décembre à l’occasion d’un point de presse que «la politique étrangère du Lesotho est fondée sur le principe de l'égalité des droits et de l'autodétermination, la coopération internationale pour résoudre les problèmes internationaux liés au caractère économique, social, culturel et humanitaire».

Isolé, l’ex-ministre des Affaires étrangères a visiblement payé les frais de sa décision unilatérale de suspendre la reconnaissance de la «RASD» alors que le grand parrain politique et économique du Lesotho, qu’est le pays de Cyril Ramaphosa ne cesse de réitérer son appui au Polisario. Pour rappel, le Lesotho est enclavé en Afrique du sud.

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