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Grand Angle

Maroc : L’étrange condition de la fédération pour la réouverture des cafés et restaurants

Après plus de deux mois de confinement, l’association des propriétaires de cafés et de restaurants lance un cri de détresse et conditionne la réouverture de leur commerce.

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L’Association des propriétaires de cafés et restaurants se prépare, à sa manière, à la prochaine levée du confinement. L'instance professionnelle invite ses membres à rejeter tout appel des autorités à rouvrir leurs commerces. Une décision officiellement prise à l’issue d’une réunion de son bureau tenue le 24 mai. Une étrange décision alors que les différents acteurs du tissu économique ne demandent qu'à reprendre l'activité après plus de deux mois d'arrêt. D'ailleurs, sera-t-elle suivie par les commerces du secteur ?

«Avant de reprendre nos activités, nous exigeons d’abord une réunion urgente avec le président du Comité de veille économique, Mohamed Benchaaboun. Il nous faut un dialogue officiel avec le ministre des Finances pour examiner l’ensemble des problèmes que connait le secteur», insiste le président de l'organisation professionnelle.

«Dés le début de l’état d’urgence sanitaire, notre association a sollicité une réunion avec le ministre des Finances. Nous avions exprimé notre requête à l’occasion d’une conversation téléphonique avec le directeur de la direction du commerce intérieur au sein du ministère du Commerce et de l’Industrie qui a promis de la transmettre, mais sans réel résultat. Nous avions également formulé la même demande lors d’une communication téléphonique avec le président des Chambres de commerces du Maroc, en vain», explique-t-il encore.

«Le secteur agonise»

La décision prise par l’association «n’est en aucun cas un acte de désobéissance mais c’est plutôt un cri de détresse émanant d’un secteur qui agonise. Les pertes pendant le confinement sont énormes même si nous n’en avons pas encore établi un bilan détaillé. D’après des témoignages recueillis auprès de nos membres, les pertes se situent entre 200 000 dirhams pour les petits commerces, jusqu'à plusieurs millions de dirhams pour les grands cafés et restaurants», précise notre interlocuteur.

«Si notre association insiste tant à rencontrer le président du Comité de veille économique, ce n’est pas pour solliciter des aides directes du Fonds de gestion du Coronavirus mais surtout pour réclamer une correction de toutes les irrégularités que connait le secteur, particulièrement le poids des taxes», justifie Nourredine El Harrak. Une manière de couper court à toute polémique à l'instar de celles déclenchées par les écoles privées ou les médecins et cliniques privées. Pour rappel, ces deux secteurs avaient demandé de pouvoir bénéficier d'aides du fonds spécial covid-19.

L’association des propriétaires de cafés et restaurants souhaite préparer avec Benchaaboun une «feuille de route pour la relance de l’activité et assurer la survie des entreprises». En attendant une possible rencontre avec le ministre des Finance, l’instance professionnelle a lancé, pendant le Ramadan, une campagne de communication à destination de certains partis politiques. «Nous avions organisé des visioconférences avec des représentants du RNI et du PAM», annonce El Harrak.

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