Comme pour Melilla, polémique sur la liste de Marocains rapatriés depuis Ceuta

Six véhicules haut de gamme ont été aperçus ce vendredi matin passant la frontière avec Ceuta. Un passage ouvert exceptionnellement pour rapatrier 300 Marocains bloqués dans la ville, depuis la fermeture des frontières par le Maroc pour faire face à la pandémie du coronavirus, en mars dernier.

Selon Ceuta TV, des sources de la délégation gouvernementale locale ont assuré que les Marocains à bord «figuraient sur la liste déjà établie du Maroc et n'avaient pas besoin de passer par le pavillon "Santa Amelia"». «L'identité de ces personnes est, à cette heure de la matinée, un véritable mystère», conclut le média.

De nombreux Marocains qui ne figuraient pas sur la liste ont tenté de rejoindre le passage frontalier ce vendredi, «sans pouvoir rentrer dans leur pays», écrit le journaliste d’El Pueblo de Ceuta, Javier Romo, sur son compte Twitter. Il a également partagé la vidéo d’une Marocaine qui se plaint de son exclusion.

Centenares de marroquíes a las puertas de la frontera sin poder regresar a su país.
Se quejan de la gestión de la Delegación del Gobierno y de #Marruecos. #Ceuta #Tarajal pic.twitter.com/96GpHDPBKf

— Javier Romo (@JaviRomo_M) May 22, 2020

D’ailleurs, les Marocains logés dans la salle de sport La Libertad n’ont pas figuré sur la liste des personnes autorisées à être rapatriés. Contacté ce vendredi par Yabiladi, l’associatif Hassan El Bakkali, bloqué à Ceuta, confirme : «Ma femme a été rapatriée ce matin, alors qu’on m’a interdit de partir car je ne figure pas, selon eux, sur la liste.» Il rappelle avoir toujours inscrit son nom à côté de celui de son épouse, à la demande des autorités de la préfecture de M’diq, qui supervisent l'opération. «Ils ne nous disent rien sur les critères de sélection des rapatriés ce matin, ni sur l’éventualité d’une deuxième phase», regrette-t-il.

Pour rappel, le rapatriement de Marocains bloqués à Melilla avait lui aussi suscité la polémique. Des Marocains vivant dans des situations difficiles ont dénoncé leur exclusion de l'opération, critiquant les autorités marocaines, à l’origine de la liste établie à cet effet.