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Grand Angle

Législatives - Maroc : L’heure des tractations et autres réunions a sonné

Les partis renforcés par les résultats du scrutin ont le vent en poupe, sauf le PJD, qui, malgré sa place de dauphin (et c’est le parti qui a remporté le plus de voix), n’ambitionne pas de participer au prochain gouvernement. Alors, quel Premier ministre pour quel gouvernement ?
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La politique «fiction» bat son plein. Au lendemain de l’annonce des résultats définitifs, les états majors multiplient les conciliabules afin de faire valoir leurs atouts (suffrages remportés) pour positionner un des leurs à la…Primature, et «dealer» les porte feuille ministériels à venir ? Mais qui est donc susceptible de devenir Premier ministre ?

Ici et là, chacun y va de son appréciation. «Pour moi, c’est Adil Douiri». «Trop jeune, immature au niveau des rouages de l’administration et surtout c’est un affairiste et non un politique au sens noble du terme», réplique un observateur de la vie politique marocaine. Qui alors ? Abbas El Fassi, il en rêve, mais sa candidature ne semble pas répondre aux exigences de la fonction. Taoufik Hejira, ministre de l’Habitat. Populaire, il l’est, discipliné également, mais le costume de Premier ministre semble trop grand. Alors Karim Ghellab ! Fort d’une légitimité populaire (il a été élu brillamment député à Casablanca), technocrate affirmé, homme de dossier, il n’en reste pas que son côté «lisse et sans saveur» ne lui confèrent pas une stature de Chef d’un exécutif.

Qui alors ? Mustapha Mansouri, Sg du Rassemblement national des Indépendants (RNI), parti qui constitue la 5ème force politique du pays. Primo, il faudrait que l’Istiqlal, l’USFP (socialistes) et la Mouvance populaire fassent des concessions. Et là, c’est pas gagné d’avance. Secundo, le point fort de Mansouri n’est pas son caractère (maillon essentiel pour faire face aux loups). Chakib Benmoussa ? L’actuel ministre de l’Intérieur s’affirme à son poste et son «départ» du ministère de souveraineté poserait un autre problème, son remplacement. Qui plus est après le «départ» de Fouad El Himma !
Driss Jettou ? Possible, mais pour cela, ce dernier doit immédiatement «s’encarter» dans un parti dit «démocratique», genre Istiqlal, USFP ou PPS ou ce qu’il en reste.

Quel casse tête marocain ?! On en oublierait presque les leçons à retenir de ce scrutin. Une abstention massive (le premier parti est celui des abstentionnistes avec 63% de suffrages non exprimés sans parler des 19% de bulletins annulés et comptabilisés dans les 37% de participation), des partis aux responsabilités mais sans légitimité (l’Istiqlal, 1er parti du pays, compte seulement 52 députés sur 325), des ONG (dont 2007 Daba) qui ont échoué dans leurs missions. Heureusement que le ridicule ne tue pas ! Une société civile désemparée, sans repères…politique et surtout préoccupée par les difficultés propres à son quotidien.

En outre, les Marocains attendent un projet de société qui soit en conformité avec leurs attentes et besoins. Le débat centré sur la dualité entre la tradition et la modernité ne doit pas «pollué» l’environnement, surtout lorsqu’il est porté par des individus qui sont eux-mêmes en contradiction dans leur quotidien et qui ne représentent qu’un microcosme composé de nouveaux «bourgeois» sans éducation et valeurs. La Maroc a besoin d’un souffle nouveau, de politiques publiques dédiées exclusivement à l’intérêt général, de plateformes de débats contradictoires dans le plus grand respect, de point de rencontre où l’intellectuel (le vrai), le politique (convaincu et sincère), le chef d’entreprise (qui a fait ses preuves sans jouir de soutien d’en haut), du cadre moyen (structuré et ambitieux), de l’ouvrier (et son parler vrai), du demandeur d’emploi (qui «galère mais ne lâche pas l’affaire), du journaliste (responsable et…indépendant intellectuellement au moins),…

En clair, le Maroc a besoin de femmes et d’hommes pour décoller. Si le royaume possède des forces vives qui ne demandent que l’écoute, un encadrement est néanmoins nécessaire. Un rôle qui dépasse les partis politiques et qui n’ai pas un attribut de l’Etat. Qui alors doit prendre les choses en main ? Encore une équation de plus à résoudre…

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