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Traitements anti-Covid-19 : Des ONG marocaines appellent au recours aux licences d’office

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Photo d'illustration. / DR
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Le médicament «remdesevir», du laboratoire américain Gilead, testé contre la covid-19, fait déjà réagir au Maroc.  Dans un communiqué conjoint parvenu mercredi à Yabiladi, l’ALCS, l’AMDH et ainsi que l’Association pour l’accès au traitement (ITPC-MENA) ont demandé au gouvernement marocain l’émission de licences d’office sur tous les médicaments et technologies susceptibles de traiter coronavirus.

«Gilead a annoncé avoir accordé des licences volontaires à cinq génériqueurs d’Inde et du Pakistan pour produire et vendre des versions génériques de son médicament remdesevir (…) De fait, les génériqueurs marocains ne pourront pas produire localement le médicament s’il s’avère efficace, d’autant plus que ce dernier est protégé dans notre pays par un brevet d’invention au moins jusqu’en 2031», explique-t-on.

«Même si le Maroc figure parmi les pays pouvant être approvisionnés par cette licence, la décision de Gilead n’est pas une bonne nouvelle pour notre pays», a déclaré Dr Othoman Mellouk, expert en propriété intellectuelle et de l'accès aux médicaments et fondateur d’ITPC-MENA, cité par le communiqué. «Si les essais du remdesevir s’avèrent concluants, une riposte nationale efficace contre la pandémie nécessitera une production locale. La dépendance de sources étrangères d’approvisionnement en temps de crise sanitaire mondiale ne se fera pas sans problèmes comme on l’a vu», ajoute-t-il.

Au Maroc, remdesevir «est protégé par un brevet (MA35665) accordé par l’OMPIC, qui expire en 2031. Un autre brevet abusif visant à prolonger la durée de protection a également été déposé par Gilead et est actuellement en cours d’examen (EP16770866).  Si ce dernier est accordé, la durée de protection sera étendue jusqu’en 2036», alerte le communiqué.

«Nous demandons au gouvernement d’appliquer immédiatement l’article 67 de Loi n°17-97 relative à la propriété industrielle relatif aux licences d’office au brevet du remdesevir, mais également à tous les produits de santé (médicaments, tests, technologies) susceptibles d’être nécessaires à la riposte au COVID-19. Cette mesure permettra à l’industrie nationale de se préparer pour répondre aux besoins nationaux en temps et en heure», déclare pour sa part Pr Mehdi Karkouri, président de l’ALCS.

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