Coronavirus : Le Maroc vise un stock stratégique de 50 millions de masques jetables

Le Maroc a-t-il commencé l’exportation des masques de protection grand public ? «Oui. Depuis hier nous avons commencé l’opération», a répondu cet-après-midi le ministre du Commerce et de l’Industrie lors de son passage à la Chambre des représentants.

Jusqu'ici les industriels marocains produisant les masques de protection jetables avaient interdiction d'exporter. «L’offre dépasse de loin la demande. Nous produisons 10 millions d'unités par jour alors que seulement deux millions sont vendues dans les pharmacies», a-t-il justifié.

Bourgeonnement d'une industrie de matériel médical

«Quant aux masques en tissu lavable, nous en fabriquons plus de deux millions par jour. Une production qui ne nous permet pas d’envisager l’exportation» tous azimuts, a affirmé le ministre, arguant qu’il «faut d’abord constituer  des réserves de l'ordre de 15 millions pour ensuite aborder cette phase». Mais certaines entreprises exportent déjà «la moitié de leur production», a-t-il précisé, en parlant de celles qui importent le tissu de l'étranger.

Dans de précédentes déclarations au quotidien Le Monde, le ministre a en effet révélé que cinq entreprises de masques en tissu lavable «exportent déjà la moitié de leur production vers l'Europe. Nous avons beaucoup de demandes de pays étrangers et puisque le besoin national est comblé, nous allons autoriser plus d’entreprises à exporter d’ici à quelques semaines». C'est le cas par exemple en Italie où l'entreprise Miroglio a importé 350 000 masques dans le Piémont.

Devant les députés, le ministre du Commerce et de l'industrie a annoncé que le Maroc a, en revanche, commencé l’exportation d’équipements médicaux vers l’étranger, citant particulièrement les blouses de protection, les charlottes et les visières, expliquant que «la production dépasse la demande nationale».

Concernant les très attendus respirateurs articificiels, dont 500 étaient censés être produits le 23 avril, Moulay Hafid Elalamy s'est voulu rassurant. «Un prototype de niveau 1 a été produit. Mais n'ayant pas de besoin urgent, nous avons travaillé sur un modèle plus avancé de niveau 2 permettant l'intubation et qui pourra équiper les services de réanimation au Maroc», a-t-il expliqué.

«Très peu de pays peuvent s'enorgueillir d'avoir produit en si peu de temps un respirateur de ce niveau», s'est-il félicité. Ce mardi, doivent se dérouler les premiers tests de ce respirateur artificiel fabriqué au Maroc.