«Créer une association dédiée aux femmes journalistes du Maroc est une idée qui nous a toujours animées. Après avoir constaté que ce genre d’union existe ailleurs, nous nous sommes dites pourquoi ne pas créer, ici, cette espèce de convivialité entre les femmes journalistes», a expliqué Myriam Ezzakhraji, rédactrice en chef de la version arabophone du magazine Famille actuelle, membre fondatrice du Réseau des femmes journalistes au Maroc.
La convivialité est le maitre-mot de cette initiative. A l'occasion de la première rencontre des journalistes, samedi au Mazagan Beach Resort d'El Jadida, les fondatrices ont rendu hommage à la journaliste Badia Rayane, visage et voix qui a accompagné plusieurs décennies de téléspectateurs et auditeurs marocains sur la matinale de la radio nationale, l'ex-TVM, et à Fatima Bouterka, l’une des pionnières du paysage audiovisuel marocain, également journaliste à la radio et télévision nationales.
«Je ne suis pas uniquement émue pour avoir décroché ce trophée mais pour voir un vieux rêve avorté renaître de ses cendres. Pendant de longues décennies, les journalistes marocaines ont aidé leurs confrères de sexe masculin à rendre utile le 4e pouvoir du pays. On peut même dire que les journalistes femmes ont littéralement envahi la scène journalistique économique, politique, culturel, social», témoigne la journaliste Fatima Bouterka.
Cette rencontre a également abrité des journalistes appartenant à la sphère associative, à l’instar de la militante féministe Faouzia Assouli, des documentalistes, des pionnières du métier de journaliste au Maroc, mais aussi des journalistes fraîchement émoulues.
De même, force est de constater que la journaliste marocaine n’est pas moins influente que ses consœurs panarabes. La presse féminine marocaine en version arabophone des années 80 avait même réussi à percer dans le monde arabe qui abondait de publications du même calibre. Ce fut le cas, à titre d’exemple, du bimensuel arabophone Farah qui existe toujours et du mensuel Ounoutha qui a diaparu. Si la donne a légèrement changé, c’est en partie parce que le nombre de ces supports a décuplé dans des pays arabe rongés, auparavant, par les guerres et qui se sont vite rattrapés au niveau de leurs scènes médiatiques et culturelles. Parmi eux : le Liban, l’Irak, notamment.
«La journaliste marocaine a énormément d’expériences à partager avec sa consoeur panarabe. Ses expériences humaines, scientifiques et culturelles sont une fierté à l’échelle internationale», témoigne Fatin Nourallah, journaliste syrienne résidente au Maroc, secrétaire de rédaction de la revue féminine arabophone «Nissae min Al Maghrib» (Femmes du Maroc).