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Grand Angle

Coronavirus : Une intervention télévisée ratée du chef du gouvernement

Qu’est-ce il faut retenir de l’interview accordée jeudi soir par Saad-Eddine El Othmani à la chaîne Al Aoula ? Malheureusement, quasiment aucun élément concret.

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Saad-Eddine El Othmani lors de son intervention télévisée, ce jeudi soir / Copie d’écran
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Le chef du gouvernement a été l’invité, jeudi soir, de la chaîne Al Aoula. Pendant une trentaine de minutes, il n'a fait qu'«effleurer» les sujets liés à la propagation de la pandémie du coronavirus et à l’état d’urgence sanitaire. Il a veillé à ne lâcher aucune annonce. Est-ce par prudence ou par manque d’expertise sur ces sujets ?

Ainsi sur la question de l’allégement des mesures de confinement strict en vigueur depuis le 20 mars, Saad-Eddine El Othmani s’est montré évasif. «Les ministres de la Santé et de Intérieur travaillent sur la gestion de l’après 20 mai», ajoutant qu’«il y a plusieurs scenarii». Une phrase maintes fois répétées par le chef de l’exécutif, tel un refrain pendant cette interview.

«Nous devons poursuivre sur cette voie et s’armer de patience. Le déconfinement est plus difficile que le confinement. Une longue bataille nous attend pour éviter un retour en arrière.»

Saad-Eddine El Othmani

«Pas d’année blanche» dans les écoles

Plusieurs scenarii sont aussi à l’examen au ministère de l’Education nationale et de l'enseignement supérieur pour la reprise de l'année scolaire, a indiqué El Othmani. «Des solutions font actuellement l’objet d’études que nous allons annoncer publiquement dans les jours à venir». Sur ce sujet, le chef du gouvernement a néanmoins apporté une réponse catégorique, affirmant qu’«il n’y aura pas d’année blanche».

Mais c'est surtout sur le dossier économique que le chef du gouvernement s’est montré totalement éloigné de la réalité. «Il est difficile d’évaluer l’impact du coronavirus. Là aussi, je n’ai pas de vision. Il y a des scenarii. Nous allons les examiner et ensuite annoncer le redémarrage de l’activité industrielle», a-t-il soutenu.

Et pourtant, le 30 avril à la Chambre des représentants, le ministre de l'Économie et des finances a reconnu que les indicateurs économiques sont dans le rouge. Mohamed Benchaaboun a en effet expliqué devant les membres de la Commission des finances que «les transferts des Marocains résidant à l’étranger ont fondu de 10% depuis le début de l'année et les exportations ont chuté de 50% en mars et 80% jusqu’au 23 avril. Le tourisme, le transport aérien et l’industrie automobile sont complètement suspendus alors que l’aéronautique a enregistré une baisse de 80%».

Il est lieu de rappeler que le chef du gouvernement a été écarté de la tutelle sur les milliards du Fonds de gestion du Covid-19 ainsi que de la présidence du Comité de veille économique, accordées à Mohamed Benchaaboun.

Saad-Eddine El Othmani est attendu, le 18 mai, à la Chambre des représentants pour présenter le plan de déconfinement de son gouvernement. Espérons que d’ici cette échéance, ses scenarii prendront formes de manière plus concrète.

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