La visite au Maroc du chef de la diplomatie française ne fait pas que parler de démocratie au Royaume. La France a apporté son soutien au développement agricole du Royaume. L'Agence française de développement (AFD) a, à cet effet, octroyé un prêt concessionnel de 50 millions d'euros accompagné d'une subvention de 300 000 euros destinés au Plan Maroc Vert, rapporte La Map. En présence du premier ministre Abdelilah Benkirane, les conventions de prêt et de subvention ont été ratifiées par le ministre de l'économie et des finances, Nizar Baraka, le ministre français des Affaires étrangères et européennes, Alain Juppé, et le directeur au Maroc de l'AFD, Joël Daligault. Cette enveloppe est destinée à soulager le secteur agricole notamment les petits exploitants dans les zones arides du nord, des difficultés de la saison, dans le cadre du programme d'appui au «pilier II» du Plan Maroc Vert, a indiqué M.Daligault. Ce programme vise la réduction de la pauvreté rurale et de la vulnérabilité des agriculteurs aux aléas économiques et environnementaux, le développement des filières agricoles pour l'approvisionnement des marchés nationaux et internationaux, ainsi que la préservation des ressources naturelles et l'anticipation des changements climatiques. Il permettra d’améliorer le revenu des exportations familiales défavorisées par le financement de projets productifs et d'accompagner des groupements de producteurs qui en sont promoteurs.
Cette aide française pourrait apparaitre comme une petite bouffée d’oxygène pour le secteur agricole national déjà asphyxié par les conditions climatiques de ce début d’année. En effet, avec la faible pluviométrie et la vague de froid observées depuis le mois de janvier les professionnels et l’administration du secteur s’accordent pour dire que l’année 2012 sera difficile. L’absence des cultures va entrainer une augmentation des importations, dont la facture dépasse largement les prévisions gouvernementales. Le ministre de l’Economie et des Finances annonçait récemment que les importations de blé pourraient atteindre 1 à 1,1 million de tonnes, ce qui aurait un impact considérable sur les finances publiques. Le sucre aussi devrait suivre cette tendance haussière. Sans parler du pétrole dont les prévisions tablaient sur un cours du baril à 95 dollars, tandis que depuis le mois de février son cours oscille considérablement et se situe généralement au-dessus des 100 dollars. Tout ceci impacte directement les prix sur le marché interne. Déjà, comme le rapportait l’Economiste dans son édition du 6 mars, les prix des carburants risquent d’augmenter sur le marché national.
Pour rappel le Plan Maroc Vert constitue en fait une stratégie de développement du secteur agricole au Maroc. Ce secteur contribue à hauteur de 19% au PIB national, dont 15% dans l'agriculture et 4% en agro-industrie. Il emploie plus de 4 millions de ruraux et crée environs 100 000 postes d’emplois dans le domaine de l’agro-alimentaire. Il joue donc un rôle déterminant dans les équilibres macro-économiques du pays, puisque les revenus de 80% des 14 millions de ruraux dépendent de l'agriculture.