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Grand Angle

Marocains bloqués au Maroc et à l'étranger : Des associatifs mettent en place un comité national

Pour coordonner les actions et militer pour le rapatriement des Marocains bloqués à l’étranger et le retour des MRE vers leurs pays de résidence, associatifs et militants des droits de l’Homme viennent de créer un comité national. Un rapport sur la situation de ces Marocains doit bientôt voir le jour.

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Des Marocains bloqués à l'étranger après la fermeture des frontières aériennes, terrestres et maritimes du royaume. / DR
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Face à la crise vécue par les Marocains bloqués dans d'autres pays et ceux vivant à l'étranger mais bloqués au Maroc à cause de la pandémie du nouveau coronavirus, des défenseurs de droits humains ont annoncé ce lundi la constitution d’un Comité national pour le suivi de ce dossier.

«Il s’agit de 18 226 citoyens marocains non-résidents dans ces pays mais qui s’y seraient rendus à des fins touristiques, professionnelles ou médicales», explique le communiqué de ce Comité. Celui-ci rappelle qu’au moment où l'Etat marocain autorise de temps à autre des Européens à quitter son territoire par voie aérienne ou maritime, il est l'un des rares au monde qui n’ont pas permis le retour de leurs citoyens qui se trouvent à l’étranger». Le communiqué rappelle que les MRE qui se trouvaient au Maroc au moment de la fermeture des frontières ont essuyé le refus de l'Etat de partir vers leurs lieux de résidence.

Ainsi, le comité dit vouloir plaider pour «le retour de tous les Marocains bloqués à l’extérieur et permettre à ceux coincés ici d'aller vers leurs pays de résidence». Dans ce registre, il annonce préparer un rapport sur la situation, avec des remarques et des recommandations pour débloquer la situation.

«Nous coordonnons maintenant avec un groupe d'associations des immigrants marocains pour rejoindre le comité et avec le groupe de personnes bloquées à l’étranger», nous déclare ce mardi Driss Sedraoui, président de la Ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l’Homme (LMCDH).

L’associatif et coordinateur du comité affirme que celui-ci saisira plusieurs organismes officiels, dont le chef du gouvernement et le ministre des Affaires étrangères pour «trouver des solutions ou, le cas échéant, présenter un agenda afin de rapatrier ces Marocains, comme ont fait plusieurs pays étrangers et arabes». «Nous avons laissé le champ libre aux associations et aux organismes de défense des droits humains qui souhaitent nous rejoindre», ajoute-t-il.

Des Marocains «exilés» et d’autres presque «emprisonnés»

Pour sa part, Adil Tchikitou, président de la Ligue marocaine de défense des droits de l'homme (LMDDH) et membre du comité, dit comprendre les contraintes évoquées par le gouvernement. «Il est vrai que toute action doit être entourée d'un ensemble de mesures, mais nous ne pouvons pas laisser des Marocains passer ainsi plus de quarante jours en dehors de leur pays, comme s'ils étaient exilés», ajoute-t-il.

Il considère que «l'Etat a commis une erreur car il n’a pas pris de mesures anticipatives pour informer les Marocains que les frontières seraient fermées». «Nous étions très heureux lorsque nous avons fait venir des étudiants marocains de Chine, et aujourd'hui, nous devons adopter la même initiative», insiste-t-il. «Nous avons un fonds dédié à cette pandémie et au lieu de remettre l’argent à ceux qui ne le méritent pas, pour reprendre les mots du ministre Mohamed Amekraz, une partie doit être dépensée pour rapatrier nos citoyens et leur prodiguer les soins médicaux» en cas de nécessité, ajoute-t-il encore.

«L'Etat est censé prendre un ensemble de mesures, conformément au droit à la vie et le droit à la santé, et faire en sorte que le Marocain aient confiance en leur pays», conclut-il.

De son côté, Mohamed El Aouni, président de l’Organisation de la liberté d’information et d’expression (HATEM), également membre du comité, suggère de «profiter de l'expérience d'autres pays qui ont rapatrié leurs citoyens de manière organisée, en leur allouant des voyages exceptionnels». «L'essentiel est que les problèmes survenus à la suite de leur départ du pays soient résolus ; nous demandons de régler en urgence les cas difficiles et compliqués», conclut-il.

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