«N’importe quel citoyen capable de porter un jugement équitable sur la chose publique ne peut qu’avouer qu’il existe au Maroc une nouvelle dynamique incontestable, ces derniers temps», c’est en ces termes que le Premier ministre marocain Abdelilah Benkirane entame son entretien, publié dans le quotidien arabophone Al Massae, aujourd'hui, mardi 6 mars, en réponse à une question sur sa promesse d’entretenir une gouvernance transparente et équitable. Toujours selon les mots du ministre, publier officiellement la liste des noms des propriétaires des agréments de transport relevait du «courage». En effet, tantôt positives, tantôt négatives, les réactions qui ont suivi la divulgation de la liste des bénéficiaires des agréments sont pour le moins vivaces.
Dans l’entretien accordé à Al Massae, Abdelilah Benkirane mentionne que son gouvernement ne va pas jusqu’à «mettre le feu aux véhicules de l’Etat» et que «le recrutement en matière d’emploi ne se fera pas sur la base du critère de l’ancienneté en matière de protestation». Le Chef du gouvernement déclare également qu’il est irrité par certaines grèves et protestations en provenance des syndicats et acteurs de la société civile. Ceux-ci n’ont pas demandé une ouverture de dialogue selon les règles de l’art, continue le ministre avant d'ajouter que le roi marocain lui fait confiance et qu'il lui a même explicitement dit de «rester tel qu'il est». Ceci s'inscrit dans la volonté du palais de donner libre cours à l'indépendance des trois pouvoirs.
Si ces agréments ne dérangent en rien le Premier ministre marocain, c’est parce que «le Ciel est généreux». Toutefois, il reste ouvert à tout dialogue social concernant la question de l’économie de rente qui rempli toutes les colonnes ces derniers temps. De même, celui qui ne semble pas avoir laissé au placard son franc-parler d’antan n’a pas omis de mentionner que lui-même touche 50 000 DH par mois.
Concernant l’attitude du ministère des équipements et du transport, le premier ministre a rappelé, samedi dernier, lors du comité central de la jeunesse du PJD, qu’il avoue en toute responsabilité que c’est lui-même qui a incité Aziz Rebbah, ministre marocain des Equipements et du Transport, à publier ladite liste.
En outre, pour ce qui est de la polémique autour du salaire du Belge Eric Gerets continue de faire l’objet de toute discussion relative à l’économie de rente. Sur ce point, le ministre admet que la plus grande erreur commise par la fédération royale de football est, justement, de ne pas avoir divulgué le salaire de l’entraineur de l’équipe nationale depuis la signature de son contrat.