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Grand Angle  

Tanger : Le monument découvert sur la Place d’Espagne «sans valeur archéologique» ?

L’arc découvert à Tanger «n’a aucune valeur archéologique». C’est du moins ce qu’affirme le conservateur régional des monuments historiques.

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Arche d’un monument historique sur le chantier de la place d’Espagne / DR
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Après deux semaines d’accalmie, la polémique sur l’éventuelle découverte de vestiges d’un monument lors de l’opération de la démolition de la Place d’Espagne à Tanger, est relancée. En cause, les conclusions d’une correspondance datée du 15 avril, rédigée par le conservateur régional des monuments historiques et adressée au délégué régional du ministère de la Culture.

Le texte révèle que «sur instructions du wali de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma et gouverneur de la préfecture Tanger-Asilah, l’inspecteur régional des monuments historiques a effectué, le 1er avril 2020, une visite de constatation sur le lieu de la découverte. La mission a conclu sur «l’absence de preuves matérielles et claires (vestiges de constructions ou objet d’antiquité) sur l’arc qui paraît sur une photo publiée sur les réseaux sociaux».

Le conservateur justifie la conclusion de ses services en soulignant que «l’édification de l’arc avec des briques rouges sur un lieu connu pour être submergé par les eaux de la mer et exposé à l’érosion marine (…), la modeste structure de l’arc et son volume, lui ôtent toute valeur de grande construction architecturale».

Des zones d’ombres

A contrepied des opinions d’acteurs associatifs locaux, il assure que «la consultation de certains experts archéologues, l’analyse de la photo de l’arc diffusée et d’anciennes photos ou cartes de cette partie de la ville ne permettent pas de confirmer cette découverte. Ce qui amène à nier toute valeur archéologique de l’arc».  

Les travaux d’aménagement «s’inscrivant dans le cadre du projet royal de réhabilitation du patrimoine civilisationnel la ville ancestrale, sont menés sous la supervision d’équipes techniques et dans le total respect des lois», affirme le conservateur. Et de conclure que «les travaux en cours de réalisation restent superficiels et portent uniquement sur l’élargissement et le revêtement des routes et la réhabilitation des trottoirs sans aucune incidence sur les couches archéologiques souterraines».

La correspondance du conservateur régional des monuments historiques contredit ses précédentes déclarations publiées le 3 avril dernier sur Lakome2. «La conservation régionale n’a reçu, jusqu’à présent, aucun avis de la part de parties officielles», a-t-il indiqué. Le fonctionnaire a annoncé que ses services «vont prendre dans les deux jours à venir des mesures administratives» en vue d’éclairer l’opinion publique sur la découverte supposée. Il a également reconnu que «dans le contexte actuel (état d’urgence sanitaire, ndlr), il est difficile de bouger y compris pour les experts» en archéologie.

Pourtant, dans la missive du 15 avril qu'il a adressée au délégué régional du ministère de la Culture, le conservateur affirme que l’inspecteur régional a effectué le 1er avril, sur ordre du wali de la région, une mission de constatation sur la Place d’Espagne. L'étrange contradiction ne devrait pas échapper aux associations de protection du patrimoine. 

Article modifié le 16/04/2020 à 17h03

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