Un gros coup de pub pour un magasin de Casablanca annoncé partout comme le premier à vendre des sex-toys au Maroc sauf que, finalement, il offre différents produits destinés aux plaisirs sexuels, mais aucun objet qui soit réellement un sex-toys. Situé à Casablanca dans le quartier populaire de Jamila, l’ouverture du commerce a fait le tour de la toile depuis le 23 février aidé «par une campagne marketing utilisant entre autres la distribution de prospectus», rappelle le site Afrik.com, qui parle d’un «vrai-faux sex-shop».
Coup de buzz réussi
L’information a fait le tour des réseaux sociaux (Facebook, Twitter) mais aussi des médias nationaux et étrangers qui se sont empressés de relayer l’insolite information. «Le bouche-à-oreille a parfaitement fait le boulot», indique le site Afrik.com qui, pour se renseigner et confirmer l’information, n’a pas manqué de joindre les responsables du magasin. «Bizarrement, lorsque l’on compose l’un des numéros inscrits sur les flyers, la personne au bout du fil affirme qu’elle n’est pas à l’origine de ces tracts». A la question «dirigez-vous un sex-shop ?», l'interlocuteur assure que «non, il s’agit d’un dispositif médical : nous vendons des crèmes lubrifiantes, des produits pour agrandir le pénis ou les seins, des sous-vêtements et autres objets destinés à stimuler les ébats sexuels», mais pas de sex-toys, la nuance est légère mais importante.
Au Maroc, leur vente est interdite par la loi. Dans le chapitre «des crimes et délits contre l'ordre des familles et la moralité publique», du droit pénal marocain, l’article 503-2 stipule : «est puni de l'emprisonnement d'un an à cinq ans et d'une amende de dix mille à un million de dirhams […] quiconque produit, diffuse, publie, importe, exporte, expose, vend ou détient des matières pornographiques similaires.»
Si certains internautes sur le forum de Yabiladi se sont interrogés sur la possibilité de l’ouverture d’un magasin alors que la loi marocaine interdit l’importation et la vente d’objets sexuels tels que les sex-toys, d’autres ont félicité une ouverture d’esprit des autorités emmenées par «un gouvernement islamiste».
Plusieurs militants ont dénoncé une propagande et défendu une thèse d’un «complot» dirigé contre le gouvernement Benkirane, rapporte le site d’informations Al Arabiya English. Parmi ceux qui se sont exprimés sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter), un militant n’y est pas allé par quatre chemins pour indexer les membres du Mouvement du 20 février «virulents à l’endroit du nouveau gouvernement» et qui sont «férus de sexe».
Les Marocains n'ont toutefois pas eu besoin de cette boutique pour acheter de tels jouets. «Installés principalement à Casablanca dans le vieux quartier de Derb Omar», paradis des objets importés de Chine, certains commerçants de la diaspora chinoise écoulent des sex-toys, vibromasseurs et autres poupées gonflables grandeur nature, indique le site d’informations SlateAfrique. Les Marocains peuvent aussi acheter sur la toile des sex-toys. L’ouverture du «faux sex-shop » de Casablanca aura au moins le mérite de rappeler que le commerce des sex-toys fait fureur au Maroc n’en déplaise à ses détracteurs et pour le plus grand bonheur des clients.