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Grand Angle

Les répercussions économiques du coronavirus sur le Maroc et les pays arabes vues par l’AMF

Dans une étude publiée le 12 avril, le Fonds monétaire arabe (AMF) a abordé l'impact du nouveau coronavirus sur l'économie mondiale et les économies arabes. Rappelant les mesures entreprises par le Maroc et d’autres Etats, le rapport met en exergue la «grande incertitude quant aux effets économiques potentiels du coronavirus» sur ces économies.

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Photo d'illustration. / Ph.DR
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Le Fonds monétaire arabe (AMF) a affirmé, dimanche, que la pandémie est un «fardeau supplémentaire sur le volume de la dette publique dans les pays arabes». Dans une étude intitulée «Conséquences économiques du coronavirus sur les pays arabes», le fonds, basé aux Emirats arabes unis, rappelle le cas du Maroc, qui a indiqué la semaine dernière que «le plafond de la dette pour 2020 pourrait être dépassé d'environ 3 milliards de dollars en raison de la pandémie».

Le document souligne que les marchés financiers arabes ont déjà été affectés par les effets du Covid-19, comme d'autres internationaux. «Certaines bourses ont enregistré des pertes importantes en raison de la baisse des cours des principales sociétés cotées au cours du mois de mars», rappelle-t-on. Et de citer l’exemple de la Bourse de Casablanca, pour laquelle la baisse est estimée à 2,2%, tandis que le marché financier de Dubaï reste le plus touché, avec une chute de 21,7%.

Pour atténuer l’impact économique du nouveau coronavirus, les Etats arabes ont eu recours à plusieurs mesures, dont l’ajustement des taux directeurs de leurs banques centrales et des institutions monétaires dès mars 2020. La Banque centrale du Maroc a réduit son taux directeur de 25 points de base à 2%, tandis que celui de la Tunisie s’établit à 6,8%, rappelle-t-on.

L’étude met aussi en avant les mesures compensatoires des Etats arabes, dont le fonds spécial créé au Maroc pour soutenir les secteurs économiques les plus touchés par la pandémie. Ces ressources du fonds seront utilisées pour soutenir l'infrastructure du secteur de la santé, l'équipement et les fournitures médicales, ajoute-t-on.

Les Etats arabes doivent «se prémunir contre les conséquences sur leurs budgets»

L’occasion aussi de comparer cette mesure à celle entreprise par 12 autres pays de la région. En volume, le Maroc arrive ainsi à la 9e place derrière les Emirats (76,4 milliards de dollars), l’Arabie saoudite (34,4 milliards de dollars), le Qatar (23,4 milliards de dollars), le Sultanat d’Oman (20 milliards de dollars), Bahreïn (12 milliards de dollars), l'Egypte (7,7 milliards de dollars), le Koweït et la Tunisie (1,6 milliard de dollars) et la Jordanie (1,5 milliard de dollars). Le document précise que d’autres Etats, comme l’Algérie, n’ont pas mis en place de mesures pareilles.

L’AMF estime que bien que les pays arabes importateurs de pétrole sont confrontés à des circonstances exceptionnelles représentées par le déficit des budgets publics, ceux qui importent, dont le Maroc, peuvent aussi profiter des écarts pour notamment financer les plans de relance et les mesures compensatoires.

L’étude pointe toutefois du doigt une «grande incertitude quant aux effets économiques potentiels du coronavirus» sur les économies arabes. «Bien que les politiques de relance aideront à stimuler la demande globale en soutenant le modèle de consommation et en encourageant l'investissement, les gouvernements arabes doivent cependant se prémunir contre les conséquences sur leurs budgets». En effet, les rédacteurs rappellent que «les projections indiquent que le choc (dû à la pandémie, ndlr) peut être particulièrement important en termes de fournitures et de biens de consommation importés».

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