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Grand Angle

En deux décennies, le département de la Jeunesse et des sport a connu le passage de douze ministres

Contrairement aux ministères de l’Agriculture, le Commerce et l’Industrie ou de la Communication, le département de la Jeunesse et des sports semble être touché par la malédiction du turnover.

Publié
Hassan Abyaba (d.) et son successeur, Othman El Firdaouss / DR.
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Hassan Abyaba, limogé le 7 avril par le roi Mohammed VI, est le dernier d’une longue liste de ministres contraints de quitter le département de la Jeunesse et des sports sans parvenir à mettre en place leurs «stratégies» pour la promotion du secteur. Dans le cas du très controversé Abyaba, bien que son départ soit attribué à sa gestion lacunaire de la communication du gouvernement, il n’a même pas eu le temps de décliner sa propre «vision».

Durant les deux dernières décennies, douze responsables se sont ainsi relayés pour prendre les rênes de ce ministère. Ils ont été cinq du Mouvement populaire, trois du RNI, deux de l’Union constitutionnelle et un seul de l’USFP. Parmi ce groupe, seulement deux ont pu accomplir l’intégralité de leurs mandats, à savoir : Ahmed El Moussaoui (du 14 mars 1998 au 7 novembre 2002), du Mouvement national populaire qui a ensuite fusionné avec le MP, et son successeur Mohamed El Ghahs de l’USFP qui a pris le flambeau pendant toute la primature de Driss Jettou du 7 novembre 2002 à 19 septembre 2007.

Deux anciennes figures de la scène politique du début de règne de Mohammed VI qui font exception. En revanche, les autres ont dû subir la frénésie du turnover frappant ce département. 

Des limogeages et des sorties par la petite porte

Après El Ghahs, Nawal El Moutawakil a dirigé le ministère sous le gouvernement Abbas El Fassi. Après un bref passage aux commandes du département en sa qualité de secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires sociales, chargée de la Jeunesse et des sports du 13 août 1997 au 14 mars 1998, l’ex-médaillée aux jeux olympiques de 1984 ambitionnait de marquer de son empreinte le département.

Elle a commencé ses fonctions par la promotion de la «stratégie nationale du sport à l’horizon 2020» auprès d’organisations professionnelles, telle la CGEM. Une année après sa nomination, elle a réussi à réunir les premières et les dernières Assises nationales du sport (les 24 et 25 octobre 2008 à Skhirat). Néanmoins, elle n’aura pas la latitude pour mettre en place sa feuille de route. L’ancienne vedette du sport marocain quitte le cabinet El Fassi le 29 juillet 2009. Elle est remplacée par Moncef Belkhayat, également du RNI, reléguant aux oubliettes, la feuille de route de Mme El Moutawakil.

Avec la victoire des islamistes du PJD aux législatives du 25 novembre 2011, le ministère tombe sous l’escarcelle du MP. Une expérience qui était appelée à durer eu égard aux solides relais de Mohamed Ouzzine au sein de son parti et de ses bonnes relations avec Benkirane. Toutefois, les fortes précipitations, qui se sont abattues le 14 décembre 2014 sur la pelouse du complexe sportif Moulay Abdellah en plein match comptant pour la Coupe du monde des clubs, ont précipité sa chute. Après une suspension décrétée par le roi Mohammed VI, Ouzzine est finalement limogé le 7 janvier 2015.

Le secrétaire général du MP s'empare du post jusqu'en septembre 2015. Mais Mohand Laenser prèfère la présidence de la région Fès-Meknès au maroquin ministériel qu'il cède le 9 octobre de la même année à Lahcen Sekkouri, lui aussi du MP. Ce dernier n'a pas fait long feu. Après avoir remporté son siège de député aux élections législatives du 7 octobre 2016, il est contraint de présenter sa démission sur ordre du Secrétariat général du gouvernement qui a avancé l’argument de l’incompatibilité.

Son camarade au parti, Khalid Barjaoui, alors secrétaire d'Etat chargé de la Recherche scientifique, est désigné pour assurer l’intérim jusqu’à la présentation de la composition du cabinet El Othmani I, le 7 avril 2017. Le maroquin de la Jeunesse et des Sports échoit alors à Rachid Talbi Alami du RNI. Après dix huit mois d’exercice, il est contraint de céder son poste à Hassan Abyaba de l’UC lors du remaniement d’octobre 2019. Présenté pourtant comme une «compétence», il est limogé par le roi Mohammed le 7 avril 2020. Le même jour, il est remplacé par Othman El Ferdaous, également de l’UC. Pour combien de temps cette fois ?

Article modifié le 09/04/2020 à 17h38

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