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Grand Angle

Législatives 2007 : Après l’Algérie, le Maroc menacé par…l’abstention massive

Comment est-on arrivé à la situation (alarmante) liée à la désaffection de la vie politique, du désintérêt croissant (et inquiétant) pour la chose publique, de cette hypocrisie ambiante distillée et entretenue par différents acteurs de la place,… qui constituent, aujourd’hui, le principal «ennemi» du pays?
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L’autocensure généralisée, la schizophrénie partagée, l’inertie démocratisée,…ne sont que la conséquence des extractions et de la gestion…politique de la deuxième partie du siècle dernier. C’est le bilan de cinquante années de gestion et de conduite du pouvoir par des Hommes dont l’unique centre d’intérêt a été l’enrichissement matériel. En retour, ils ont produits du mépris, de la lâcheté, et un Etat dans plusieurs Etats.

Aujourd’hui, à l’approche des élections législatives qui se tiendront le vendredi 07 septembre 2007, le champ politique, l’environnement des électeurs, n’est plus qu’un champ de bataille et de ruine, où Etats-majors, soldats et organisations humaines ont levé le camp. En clair, comment après avoir démoli les infrastructures de base peut-on reconstruire un espace collectif sans la participation de l’Homme ? Dur, dur, n’est-ce pas ? Faire référence à l’histoire pour pointer du doigt les responsables, les uns après les autres, n’est pas forcément…constructif, tant le contexte de l’époque, le flou des responsabilités, l’enjeu et l’octroi des légitimités, les traîtrises avouées, les opportunistes de l’heure, ne feront que doper les haines. Une mise à plat que les mécènes du pays et autres «Pablo Escobar», ne souhaitent en aucun cas, et ce, coûte que coûte.

Revenons aux «conséquences» des comportements et agissements des Hommes de pouvoir. ½ siècle s’est écoulé et on voudrait que les communautés, la société dans toutes ses composantes, fasse table rase du passé. Un passé parfois douloureux, tantôt cauchemardesque et souvent tortueux. Reprendre confiance en l’Etat, cela se mérite. Adhérer aux thèses défendues par la classe politique, ne s’obtient pas d’un coup de «clic». Soucieux de la situation et conscient de l’enjeu, le ministère de l’Intérieur a mis le «paquet» et ses hommes de l’ombre au service de la population. En clair, il a mis sur pied une armée d’hommes, les «moqadems» (agents d’autorités) afin qu’ils arrivent à convaincre les marocains de l’intérêt de cette échéance, capitale pour…là on ne sait plus vraiment, mais cela semble être accessoire (pfff !). Pour informations, les premiers résultats sont loin de réjouir les promoteurs de cette opération…solidarité. En effet, d’après des sources bien informées, le nombre de nouveaux inscrits ne dépasse pas le million.

Parallèlement à l’action initiée par le «bras armé» du pays, une brochette d’ONG, qui a pignon sur rue, décidait de s’illustrer en relevant le défi de mobiliser en masse la population, «et on allait voir ce qu’on allait voir». Pour l’heure, on attend toujours, mais on ne désespère pas de voir, seulement nous craignons de ne jamais rien voir, si ce n’est un mirage au loin, un nuage de fumée virtuel et surtout inaccessible. Le comble, c’est que ces…ONG étaient convaincues de la réussite de leur entreprise et qu’elles avaient garanties aux bailleurs de fonds (des millions de Dh leur ont été versées pour la conduite des travaux) que le nombre d’inscrits sur les listes électorales allaient doublés, triplés, et que la participation en masse des marocains à la consultation élective confirmerait la dynamique du Maroc, de ses institutions, de ses acteurs,…

A l’heure du bilan, comme (trop) souvent, chacun se cherche des alibis voire des coupables pour justifier son échec cuisant. Dans cette «affaire», c’est la société marocaine dans toutes ses composantes qui se trouve perdante par la faute d’une poignée d’individus qui a crû bon, le temps d’une soirée à thème, que l’on peut décider, agir, convaincre, sur le dos et à l’insu de 33 millions de citoyens. Quelle belle exemple de citoyenneté et de responsabilité, messieurs ! Faut-il rappeler que la politique ne s’improvise pas ? Que les opérations de marketing politique sont inadaptées à l’environnement Maroc ? Qu’il ne faut pas sauter des marches alors que l’on a dû mal à marcher? Et enfin, que ce Maroc qui nous est cher, ne doit en aucun cas être confier à des pseudo leaders d’opinion ou à des groupes d’intérêts économique ? On a dû mal à faire émerger des dirigeants d’entreprise exemplaire que l’on s’attaque à fabriquer des «faiseurs» d’opinion. Heureusement que la méchanceté et la médiocrité ne tuent pas.

Plus on tardera à regarder la réalité en face, plus la facture sera élevée pour la reconstruction du champ social et…politique. A ce jour, aucune nation n’a échappé à cette règle. A bon entendeur.

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