Covid-19 : Amnesty International exhorte le Maroc à libérer ses prisonniers politiques

L'ONG Amnesty International a exhorté, mardi, les autorités marocaines à libérer urgemment «toutes les personnes emprisonnées uniquement pour avoir manifesté pacifiquement ou exprimé leurs opinions». Une référence aux prisonniers politiques, rappeurs, blogueurs et journalistes, qui intervient dans le contexte de la pandémie du nouveau coronavirus.

Le Maroc «devrait être motivé par la sombre perspective que Covid-19 se propage dans les prisons pour libérer les dizaines de détenus emprisonnés simplement pour avoir exprimé leur point de vue et d'avoir exercé leur droit de manifester», a déclaré Heba Morayef, directrice d'Amnesty International pour la région MENA, citée par une note de l'ONG. «Ces individus pacifiques ne devraient pas être emprisonnés en premier lieu», a-t-elle ajouté.

L'ONG internationale a fait référence en particulier aux personnes atteintes de maladies chroniques et aux détenus âgés. «Pour ceux qui restent en détention ou en prison, le gouvernement marocain doit fournir un standard de santé qui répond aux besoins individuels de chacun et assurer la protection maximale possible contre la propagation du Covid-19», a souligné Heba Morayef.

Dans sa note, Amnesty International a rappelé qu'au cours des six derniers mois, le Maroc aurait «accru l'intolérance envers ceux qui osent exprimer librement leurs opinions». L’ONG a indiqué qu'entre novembre 2019 et janvier 2020, dix personnes, dont un journaliste et deux rappeurs, ont été arrêtées et condamnées à de la prison fermes.

«Tous ont été accusés d'avoir offensé des fonctionnaires ou des institutions publiques, et sept membres du groupe sont actuellement emprisonnés dans divers endroits au Maroc», dénonce Amnesty.