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Grand Angle

Salon du mariage de Casablanca : Chères nouvelles tendances

Le rideau est tombé il y a quelques jours sur la deuxième édition du grand salon international du mariage et des cérémonies de Casablanca. Toutes celles qui préparent un mariage (ou rêvent de le faire) ont pu faire le tour des nouveautés, mais à quel prix ?

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4 jours, 8 pays, 182 exposants et plus de 35 milles visiteurs. La deuxième édition du Salon du mariage et des cérémonies qui s’est tenu à l’Office des changes de Casablanca, du 23 au 26 février, a été riche en nouveautés et en prix à 4 chiffres. Si un seul pavillon est réservé au «luxe», les autres articles affichent des prix considérables pour les visiteuses.

Beaucoup de futures mariées en visite au salon avouent ne pas avoir les moyens de s’offrir des «caftans basiques à 9000 DH». Pourquoi visiter le salon, alors ? «Pour avoir une idée de ce qui se fait aujourd’hui», explique Najat, qui prépare sa cérémonie, et d’ajouter : «c’est comme pour les magazines féminins. On admire les séries caftans sur leurs pages, mais on n’achète pas chez ces créatrices. Une couturière de quartier copie le modèle que nous choisissons.»

Un mariage à tout prix

Intelligent. Mais, si on peut «imiter» la tenue traditionnelle, peut-on faire de même avec les traiteurs, les salles de fêtes, les Negafas, ou encore les orchestres ? Plus difficilement, mais, là encore, les visiteurs viennent voir ce qui à la mode, car si le salon du mariage fait le tour des métiers liés aux fêtes, côté prix, il ne fait pas l’unanimité. «Je ne veux pas d’un mariage des milles et une nuit, je n’en ai pas les moyens, mais je refuse d’être la risée du quartier», confie Houda qui se marie cet été. La jeune femme explique qu’elle a été ravie de voir qu’un salon l’aiderait à tout organiser, mais qu’elle s’est frottée les yeux devant presque chaque stand, à la vue des prix affichés.

Samia est plus enthousiaste. «Je ne suis pas riche, mes parents ne roulent pas sur l’or, mais j’ai rêvé toute ma vie de ce jour. Je m’endetterai s’il le faut, mais j’aurais un mariage de rêve», raconte-t-elle. Excessif ? Certaines futures mariées ne veulent même pas de ce mariage. «Une cérémonie où des gens que je ne connais même pas mangent et s’amusent, où je suis une sorte de marionnette ; une cérémonie qui me coûtera les yeux de la tête, c’est ridicule, non merci !» se révolte Jamila, jeune commerciale à Casablanca. Que fait-elle donc au salon du mariage ? «Ma mère m’a trainée ici, en espérant que je change d’avis.»

Même si certaines se contenteraient volontiers du dirham symbolique de dot pour éviter de commencer leurs vies avec un crédit, même si certaines veulent seulement vivre avec l’être aimé, il y aura toujours une raison extérieure pour célébrer le mariage en grand. Des parents qui veulent être fiers de leurs filles, des tantes qui exigent le respect des traditions ou des familles qui ne veulent pas avoir l’air d’être pauvres. Au minimum, ce sera donc 100 000 DH à débourser.

Pour beaucoup de visiteuses du salon, l’enjeu est donc de venir sentir la tendance du moment, voir les nouveautés plutôt que d’acheter directement sur les stands ce qui leur sera nécessaire pour le mariage. Là est sans doute le principal objectif du salon : réunir les professionnels et donner une idée sur ce qui se fait en ce moment.

Tendance monde

Côté habillement, l’international est à l’honneur. Même si le mariage est marocain, beaucoup de mariées n’hésitent pas à faire un clin d’œil à d’autres cultures en arborant un sari indien ou une robe turque. Le salon a consacré cette année tout un pavillon à des robes de mariage traditionnelles venues de 28 pays.

Autre nouvelle mode : le buffet. Au lieu de servir le dîner à table, certains traiteurs proposent de laisser les invités se servir tout au long de la soirée. «Je trouve que ce n’est pas une bonne idée, ça perturbe la fête, c’est une perte de temps», nous dit une maman venue choisir un traiteur pour le mariage de sa fille. «J’ai assisté à un mariage où on ne nous a pas servi le diner : il y avait un stand de chawarma et un autre de glaces… Original, mais bizarre quand même», ajoute-t-elle. Si les mariés veulent garder les tables, les traiteurs ont toute sorte de surprises : des chaises en verre, des mets aux saveurs exquises, et même des couverts en or. Ici aussi, l’international est au rendez vous. Il est possible de proposer, aujourd’hui, à ses invités des sushis au lieu de la pastilla, par exemple.

L’orchestre n’a pas échappé à la règle de mondialisation du mariage. En plus des musiques marocaines, nous sommes habitués à écouter des morceaux orientaux ou khalijis pendant nos fêtes de mariage, mais pas à danser sur de la musique occidentale. Jazz, blues ou encore slows pour les plus réservés, les fêtards peuvent même faire appel à un dj pour danser sur du David Guetta ! «Dans la première édition de ce salon, [an dernier] j’ai vu un mariage où l’orchestre jouait du blues. C’est original, mais tellement contraire à nos traditions !», note Hassan, venu avec son épouse. «Je vois mal mes tantes danser sur ce genre de musique !»

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