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Grand Angle

Fonds spécial Covid-19 : Inquiétudes au sein du PJD suite à la «mise à l’écart» d’El Othmani

La direction du PJD s'agite pour que la communication du parti sur le covid-19 couvre les critiques internes concernant la «mise à l’écart» de Saad-Eddine El Othmani de la tutelle du Fonds de gestion du coronavirus et du Comité de veille économique.

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Saâd-Eddine El Othmani et Mohamed Benchaâboun au Parlement / Archive - DR
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Le 29 mars, un élu communal du PJD à Errachidia a été arrêté sur ordre du procureur du roi près du tribunal de première instance de la ville pour «rébellion par le biais de publications électroniques, incitation à enfreindre les procédures de l’état d’urgence sanitaire et refus de mettre en œuvre les décisions émises par les autorités publiques». Depuis, la machine de communication du parti de la Lampe tourne à plein régime. La note d’orientation publiée le même jour de l’interpellation du conseiller municipal par le secrétariat général a sonné la mobilisation générale dans les rangs de la formation islamiste.

Ainsi, depuis ce rappel à l’ordre de la direction, il ne se passe pas un seul jour sans la publication sur le site officiel du parti de communiqués signés par des secrétaires de lointaines sections de la formation saluant à l’unisson les mesures prises par l’exécutif pour faire face à la propagation de la pandémie du coronavirus au Maroc, et couvrant d’éloges l’état d’urgence sanitaire décrété depuis le 20 mars dernier.

De mauvais souvenirs

Ce flux de communiqués vise à renforcer l'image d'un Saad-Eddine El Othmani maitrisant la situation sanitaire nationale ainsi que les rênes du parti, connu pour la discipline de ses membres. Il ne peut néanmoins éclipser le malaise agitant les rangs PJDistes. Nombreux sont en effet les membres qui expriment à voix basse leurs critiques suite à la «mise à l’écart» du chef du gouvernement de la présidence du Fonds spécial pour la gestion du Covid-19, créé à l’initiative du roi Mohammed VI, ainsi que du Comité de veille économique. Deux importantes instances confiées au ministre des Finances et de l’Economie Mohamed Benchaaboun, portant officiellement les couleurs du RNI.

Au sein de la Lampe, cette absence rappelle aux «frères» et «sœurs» de mauvais souvenirs. En automne 2015, Abdelilah Benkirane alors chef du gouvernement avait été évincé de la tutelle sur le Fonds pour le développement du monde rural et des zones montagneuses, lancé par le souverain lors de son discours du trône du 30 juillet de la même année, avec ses 55 milliards de dirhams au profit du ministre de l’Agriculture et de la Pêche, Aziz Akhannouch.

Mais contrairement au silence observé aujourd’hui par El Othmani, son prédécesseur avait au départ dénoncé publiquement «une conspiration orchestrée» par l’ancien ministre des Finances, Mohamed Boussaid du RNI, créant la première confrontation avec son «allié» du parti de la Colombe et son ministre Aziz Akhannouch. Une mise à l’écart qui est restée en travers de la gorge des islamistes, en témoigne le réquisitoire dressé par un conseiller parlementaire du PJD, contre la gestion du président de la Colombe dudit Fonds, en février 2020.

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