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Interview

Coronavirus : La Banque alimentaire du Maroc au chevet des sans-abris et des démunis

Véritable interface logistique entre les tissus économique et associatif notamment pour la collecte et la distribution des denrées alimentaires, la Banque alimentaire du Maroc s’adapte à l’ère du confinement et du nouveau coronavirus. L’ONG fait également appel aux dons, en nature ou en numéraire, des Marocains particuliers pour répondre à une demande croissante.

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Photo d'illustration. / Banque Alimentaire - Facebook
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Association à but non lucratif créée en 2002, la mission première de la Banque Alimentaire du Maroc est la collecte de denrées alimentaires afin de les redistribuer à des associations et aux plus démunis, grâce à des partenariats avec des entreprises et des ONG.

A l’heure du nouveau coronavirus et de la déclaration d’état d’urgence sanitaire au Maroc, qui impacte plusieurs familles, l’association s’adapte en focalisant son attention sur les personnes en situation difficile. Sa directrice exécutive, Sanae Alaoui nous en dit plus sur les actions menées actuellement et les ambitions de l’ONG.

Quelles sont les actions que la Banque Alimentaire du Maroc a entamées, avec l’état d’urgence sanitaire ?

Suite à la pandémie du Covid-19, le conseil d’administration de la Banque alimentaire a jugé pertinent d’accompagner la direction de l’Entraide nationale dans sa mission d’aider les sans-abris à vivre un confinement dans des conditions décentes.

Nous avons déjà un partenariat avec l’Entraide nationale que nous avons mis en œuvre pour atteindre cette cible. Nous touchons trois régions : Marrakech-Safi, Casablanca-Settat et Rabat-Kénitra. Cela fait un total de 2 400 personnes sans-abris, ayant déjà reçu de notre part près de 2 000 matelas et 300 oreillers et des denrées alimentaires. Ces paniers seront distribués de façon hebdomadaire d’ici le 30 mai. 

D’autre part, nous avons déjà distribué 1 200 paniers au profit des familles touchées par la perte d’emploi entre Témara et Casablanca.

Nous ciblons 5 000 familles entre l’urbain et le rural, ce dernier étant très touché par les conséquences du confinement ainsi que par la sécheresse que nous sommes en train de vivre.

Comment êtes-vous soutenus actuellement par des ONG, des entreprises et les autorités locales ?

Les entreprises sont nombreuses mais si je donne le nom d’une entité, je dois citer les autres aussi. Il y a un élan de solidarité exceptionnel de la part de la société civile, le secteur agroindustriel et des particuliers pour nous soutenir dans notre mission.

Dans ces conditions et étant donné que nous ne pouvons pas procéder aux distributions tous seuls, nous faisons appel aux autorités locales, qui ont la connaissance et le savoir-faire.

Nous faisons aussi appel à eux pour identifier les familles nécessiteuses. Elles nous soumettent des propositions de listes, sur lesquelles nous travaillons.

Comment les citoyens peuvent soutenir, à travers vous, les familles les plus démunies ?

Nous avons fait un appel au don sur notre page Facebook. Les citoyens peuvent nous ramener, dans notre dépôt sur place, des dons en nature. Les Marocains sont très généreux et ne souhaitent pas donner peu, alors que nous sommes plus intéressés par la fréquence plutôt que la quantité des dons. Si une centaine de citoyens viennent faire, chacun, un don d’un kilogramme de farine et une boîte de sardines, cela nous fait 100 kg et 100 boites. Imaginez alors un million de Marocains le faire. On aura un million de boites de conserves, l’équivalent du besoin de 2 000 personnes pendant trois semaines.

Quelles sont les ambitions actuelles de l’association pour faire face à la demande ?

Nous espérons que la générosité des Marocains sera à la hauteur de nos ambitions. Nous recevons beaucoup de demandes. L’une, reçue par l’association, fait mal au cœur et concerne une commune près de Safi. La personne parle de 5 000 familles nécessiteuses. Nous ne pouvons malheureusement soutenir que 500 familles au maximum. Et ce n’est qu’une seule commune dans une ville. Imaginez alors les autres communes rurales du Maroc, qui vivent de l’agriculture.

L’année est catastrophique, car le mal déjà fait par le Covid-19 s’ajoutera à celui de la sécheresse. Notre ambition n’a pas de limites mais dépend des dons que nous pouvons mobilisés.

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