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Grand Angle

Coronavirus : Plus des deux tiers des Marocains approuvent les mesures prises par les autorités [Sondage]

Bien que la confiance des Marocains dans le système hospitalier n’ait pas changé, près de 77% ont déclaré qu’ils approuvent les mesures prises par les autorités pour faire face au nouveau coronavirus, selon un sondage du MIPA. Un changement de perception appelé, selon des experts, à durer même après l’état d’urgence sanitaire.

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Photo d'illustration. / AFP
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Plus de 81% des citoyens marocains se sont dit préoccupés par le coronavirus. 96% se disent «inquiets» ou «très inquiets» d’une propagation de cette pandémie au Maroc. C’est ce qui ressort d’un sondage réalisé par l’Institut marocaine d’analyses politiques (MIPA).

Publiée cette semaine, l’étude réalisée avant l’instauration de l’état d’urgence sanitaire, précise que 88% des Marocains assurent ne pas penser à voyager ailleurs, tandis que 12% ont déclaré qu'ils pourraient envisager de changer leur lieu de résidence dans une autre ville.

Les résultats de ce sondage indiquent que 91% des personnes interrogées déclarent avoir tenté d'obtenir des conseils sur le coronavirus au cours des derniers jours, 88% ont assuré avoir cherché sur Internet, 68% suivent les communiqués et les conseils du ministère de la Santé alors que 16% indiquent avoir consulté un médecin ou un pharmacien à ce propos. De plus, 97% des Marocains ont rapporté suivre les mesures sanitaires, comme le lavage des mains plusieurs fois par jour, 82% évitent de quitter leur domicile et 12% indiquent l’utilisation de masques médicaux.

Quant aux actions entreprises par les autorités, 77% des répondants sont satisfaits de la communication du gouvernement, 58% ont déclaré avoir confiance en la capacité des autorités à faire face à cette pandémie, tandis que 74% ne font pas confiance aux hôpitaux publics. Enfin, l’ensemble des répondants ont déclaré soutenir la décision d’interdire les rassemblements et les voyages vers ou en provenance du Maroc, 99% soutiennent la décision de fermer les écoles et 90% disent être d’accord pour la décision de fermer les mosquées.

Un changement de perception

«Les perceptions sont toujours subjectives», nous rappelle ce mardi l'expert Abdelhak Azdad, psychologue et neuropsychologue clinicien à Rabat. «Il y a plusieurs facteurs qui les influencent, comme le niveau d’instruction, la société, l’entourage et l’éducation dans le sens de ce que nous avons appris de nos parents et notre entourage», explique-t-il.

Pour lui, «les Marocains ont fait preuve de solidarité et d’engagement», suite à cette pandémie. Mais il considère que «si cette pandémie n’avait touché que le Maroc, les perceptions et les réponses auraient été différentes».

«Cette perception est positive car les Marocains ont constaté comment cette pandémie a frappé des Etats développés comme la Chine et des pays européens, et font la comparaison entre les mesures prises par les autorités marocaines et celles prises par les autres pays. Ils comparent ainsi en nombre de cas confirmés, de décès et de guérison. Certains sont convaincus que l’Etat a préféré le peuple à l’économie du pays.»

Abdelkader Azdad

Et d’ajouter que «les Marocains commencent à connaître leur valeur en tant que citoyens et cela ne manquera pas d’impacter positivement le degré de conscience» citoyenne.

Pour sa part, le sociologue Fouad Belmir reconnait que cette pandémie a «changé le mode de vie des Marocains». Il leur a toutefois «montré que l’Etat les place au centre de ses intérêts», enchaîne-t-il. Fouad Belmir pense que «cela aidera beaucoup à définir des nuances entre l’intérêt porté au citoyen et les efforts pour l’amélioration de la qualité des services».

«Il faut capitaliser sur cette confiance en l’État après la sortie de cette crise. L’élite, notamment politique, doit saisir cette occasion. Si nous sortons avec un minimum de dommages, nous devons œuvrer pour que ce comportement devienne une affaire quotidienne.»

Fouad Belmir

Rappelant que «la société évolue à un rythme lent», le sociologue considère qu’aujourd’hui c'est une «occasion pour contribuer à ce changement de perception qui est en train de prendre forme».  

A rappeler que le sondage de MIPA s’est appuyé sur une recherche quantitative réalisée entre le 14 au 19 mars 2020, avec un échantillon de 2 470 répondants âgés de 18 ans ou plus.

Article modifié le 26/03/2020 à 13h17

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