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Grand Angle  

Maroc : Ruée vers la chloroquine, nouvel espoir pour le traitement du coronavirus

Après les masques, le gel hydro-alcoolique, les pâtes, l'eau et le papier toilette, c'est désormais la ruée vers les médicaments à base de chloroquine.

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Photo d'illustration / Ph. MAXPPP
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Produit par le Français Sanofil, l’antipaludique Plaquenil, à base de chloroquine, constitue l'espoir de plus en plus de chercheurs et cliniciens travaillant sur un traitement contre le Covid-19. En effet, un essai mené par l’Institut hospitalier de Marseille, dirigé par Pr. Didier Raoult, indique des résultats «prometteurs» dans le traitement du coronavirus. Ces premières guérisons rapides ont poussé le gouvernement français à demander l’extension des recherches. A cet effet, le producteur pharmaceutique Sanofil annonce offrir «des milliers de doses» du médicament.

Selon le professeur Raoult, par ailleurs membre du conseil scientifique du ministre de la Santé, l’effet de la chloroquine contre le coronavirus est «spectaculaire». Après avoir essayé le médicament sur 24 patients atteints, il a enregistré une «disparition du virus en six jours auprès des trois quarts». En comparaison chiffrée, «90% de ceux qui n’ont pas reçu ce traitement sont toujours positifs» au virus.

Plus précisément, la molécule médicamenteuse du Plaquenil est sous forme d’hydroxychloroquine. Depuis des décennies, celle-ci a révolutionné la médecine moderne et contemporaine dans le traitement des maladies auto-immunes, comme le lupus et la polyarthrite rhumatoïde. Si les recherches se développent par rapport au coronavirus, elle pourrait guérir plusieurs milliers de personnes atteintes à travers le monde.

Le spectre d’une rupture des stocks dans les pharmacies marocaines

Il n’en fallait pas plus pour conduire de nombreux Marocains vers les pharmacies en prévision d’une expansion du virus au sein de la population. Contactés par Yabiladi ce mercredi, plusieurs pharmaciens à Casablanca déclarent en effet que leurs réserves du médicament ont été épuisées en quelques jours, alors que celui-ci était rarement acheté auparavant.

Cette tendance a été observée dans d’autres villes. «Ceux qui se procuraient ce médicament étaient en très gande partie des personnes nécessitant une vaccination contre le paludisme, essentiellement pour les besoins d’un voyage dans les pays où cette maladie existe en nombre», nous explique un pharmacien à Kénitra.

«Toutes le composantes où les médicaments à propos desquels les gens lisent des articles liés au coronavirus sur Internet sont achetés en grand nombre. C’est également le cas pour le paracétamol ou la vitamine C.»

Pharmacien à Kenitra

Mais cette frénésie d’achat mettant à plat des stocks dans les officines pourrait s’avérer plus problématique, pour les patients qui ont un réel besoin. D’autant plus que ce médicament peut avoir des effets secondaires graves. C’est pourquoi le traitement contre le coronavirus à base de chloroquine en France s’effectue sous étroite surveillance médicale. 

Cette situation de ruée sur les médicaments doit être suivie avec attention par le ministère de la Santé. Il en va de la santé des malades ayant besoin de ce médicament, comme celle de personnes saines qui optent pour l’automédication.

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