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Grand Angle

Le Maroc, paradis des créateurs de parfums de luxe

Le Maroc a toujours attiré les cuisiniers, les designers, les créateurs de mode mais aussi les créateurs de parfum du monde pour l’abondance de ses couleurs, saveurs et senteurs. La marque de luxe Chanel va sortir en mars prochain un tout nouveau parfum avec, entre autre des extraits de cyprès marocain, une nouvelle fragrance mettant en valeur la qualité des végétaux du pays.

Publié
Flocon de parfum "Bois Marocain", une fragrance créée par Tom Ford à base de cyprès de l'Atlas.
Temps de lecture: 2'

Chanel sort le 5 mars prochain un tout nouveau parfum pour homme «Allure Homme sport», une nouvelle essence à l’allure et aux senteurs bien marocaines. «La nouvelle essence de Chanel se veut moins épicée mais plus aromatique (…) avec des notes de menthe, relevées par des extraits d’écorce de mandarine sicilienne et de cyprès marocain», rapporte la Parisienne. En plus de ces senteurs, le parfumeur (ou aussi nez) Jacques Polge qui a crée ce parfum a également ajouté du musc blanc, du bois de cèdre, du bois de santal ou encore du poivre noir de Madagascar.

Le cyprès de l’Atlas

Ce n’est pas la première fois que le cyprès marocain, appelé aussi cyprès de l’Atlas est utilisé dans un parfum pour homme. Cela a été le cas en 2010, année de sortie de la fragrance épicée «Bois Marocain» créée par le réalisateur et couturier américain Tom Ford. «Le cyprès est un conifère rare et protégé au Maroc et c’est une espèce endémique, qui n’existe qu’au Maroc, à l’instar de l’arganier. On le trouve au sud de Marrakech, dans les forêts sur la route de Tizi N’test et s’étend sur une superficie de 3000 à 4000 hectares dans le Haut-Atlas.» explique Abdelmalik Ben Aâbide, botaniste contacté par nos soins. «Cet arbre sent bon la montagne et la citronnelle et son bois comme les feuillages sont utilisés dans la parfumerie», ajoute-t-il.

Le Maroc, marque de confiance

Au Maroc, les nez sont une profession quasi inexistante. Le plus célèbre est certainement Abderrazzak Benchaâbane qui a crée en 2004 plusieurs parfums 100% marocains dont «Soir de Marrakech». Pour lui, le Maroc est un véritable paradis pour les créateurs de parfum. «Le Maroc est par sa flore, un pays très riche. Il possède plus de 4000 espèces végétales répertoriées et plus de 700 sont utilisées dans la médecine, cosmétologie et aromathérapie.», décrit-il.

Selon lui, le fait que de grandes maisons de luxe créent des parfums à base de végétaux marocains n’est pas, une publicité pour le Maroc mais bien pour elles-mêmes, car ces végétaux sont connus pour être des produits de qualité. «En Europe, on fait confiance à des produits naturels et le Maroc représente un capital confiance chez les consommateurs, comme c’est le cas avec l’orange, le poisson ou les essences diverses. Tous ces produits sont reconnus pour être de grande qualité. Pour les grandes maisons, c’est un argument de vente imbattable», lance-t-il en déplorant qu’au final, c’est le Maroc qui ne profite pas de ses richesses végétales.

A plein nez

Abderrazzak Benchaâbane évoque notamment sa rencontre avec de nombreuses jeunes Marocaines qui sont devenues nez professionnel après avoir suivi une formation dans une école prestigieuse de Versailles, en France. Après leurs études, certaines d’entre elles sont rentrées au Maroc pour se lancer dans la création de parfum. Mais elles ont dû faire face à bien des difficultés. D’une part, ce secteur est encore très peu développé au royaume mais aussi parce que se lancer dans l'industrie du parfum est extrêmement couteux et qu’il nécessite au départ un fond de roulement. Par conséquent, ces Marocaines n’ont pas eu d’autres choix que de s’expatrier et travailler pour le compte de grandes sociétés et marques de luxe.

Le buveur d’absinthe

Un autre parfumeur ayant travaillé de longues années pour la Maison Dior, Serge Lutens a également crée des fragrances à base de végétaux marocains pour sa propre marque. Lutens est un amoureux fou du Maroc, un pays qui a excité son imagination. Il a par exemple crée une fragrance « Douce amère », à base d’extraits d’absinthe tout simplement parce qu'il adorait boire du thé marocain à la "chiba". C’est d’ailleurs la première fois que l’absinthe était utilisée en parfurmerie.

C'est bien mais...
Auteur : participant
Date : le 22 février 2012 à 15h41
c'est un exemple tres parlant de la notion de valeur ajoutée , qui nous manque au Maroc , On prend des produits à 1 euro on les transforme et ils sont revendu à 100 euro à Paris , Londres et Newyork... Que fait on pour preserver nos produits naturels ? Comment on organise les filieres pour que ces gains profitent aussi à l'agriculteur marocain ? Impose- t-on des regles aux etrangers pour transformer ces produits au Maroc ? ou est ce un pillage continue des ressources naturelles ?
là il ya du boulot , je ne comprends pas qu'on ne mette pas nos diplomés sur ce secteur.....
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