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Coronavirus : Sur Twitter, le ton d’Emmanuel Macron à l’égard du Maroc ne passe pas

Publié
Emmanuel Macron, le 21 janvier 2020 à l’Elysée. / Ph. YOAN VALAT/AFP
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Le ton d’Emmanuel Macron ne passe pas. Sur Twitter, le président français a «[demandé] aux autorités marocaines de veiller à ce que tout le nécessaire soit fait au plus vite», en référence aux nouveaux vols qui étaient en cours d’organisation samedi pour permettre aux ressortissants français de regagner la France.

Sur Twitter, le chef de l’Etat a reçu une salve de critiques pour le ton qu’il a employé, jugé condescendant et teinté de néocolonialisme.

«Wow ! Pour rappel, le Maroc a eu son indépendance en 1956. Vous en avez entendu parler ?», a tweeté une internaute. «Tu demandes gentiment déjà. Après on évaluera, on est indépendants depuis 1956 tu sais ?», a ajouté un autre internaute. «Vous manquez d’éducation et vos compatriotes aussi qui ne respectent pas les recommandations. C’est un vrai foyer de propagation ce qu’ils ont fait à l’aéroport. Vous avez des canaux avec les officiels marocains. Utilisez-les au lieu de cette barbarie», a également déclaré un autre.

Brahim Fassi Fihri, président fondateur du think tank l’Institut Amadeus, n’a pas hésité à lui répondre dans un long message publié sur son compte Twitter. «Non, Monsieur le Président, le Royaume du Maroc n'est pas le vulgaire supplétif de la France. Non, Monsieur le Président, les autorités du Royaume du Maroc, souveraines et indépendantes, ne pourraient être instruites comme le seraient de simples fonctionnaires de l'Hexagone», a-t-il écrit.

Et d’ajouter : «Monsieur le Président, vous l’avez vous-même très justement rappelé lors de votre intervention télévisée du 12 mars dernier, le combat contre le coronavirus nécessite de faire preuve de responsabilité et donc de prendre des décisions exceptionnelles. La fermeture des frontières aériennes et maritimes entre légitimement dans cette catégorie de mesures. Dès lors que cette décision souveraine, légitime et justifiée fût prise en concertation et en coopération avec votre pays, "le nécessaire", concernant le rapatriement en France de vos concitoyens, ne saurait donc être exclusivement l'affaire des autorités marocaines.»

Et de conclure : «J'ose croire que les sommer de faire "au plus vite" s’apparenterait davantage à un abus de langage plutôt qu'à un esprit de condescendance malvenu correspondant à une époque largement révolue.»

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