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Grand Angle

Mahkama Gate : Premières secousses après les révélations de Yabiladi.com

Branle-bas de combat chez les avocats, huissiers, juges et entreprises plaignantes impliqués dans le système d'industrialisation de la justice et de privatisation du tribunal de Casablanca, ou plus simplement baptisé #MahkamaGate. 

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Le début de semaine a été des plus mouvementé dans les directions des entreprises mentionnées dans notre enquête publiée le 5 mars 2020. Réunion de crise dès lundi, lancement d'audits internes au sein de certaines institutions financères et d'assurance, et même plaintes déposées auprès du batonnier à la tête du Conseil de l'ordre des avocats de Casablanca. 

Ce dernier a publié aujourd'hui un communiqué officiel à destination de l'opinion publique, prenant acte des éléments révélés par Yabiladi dans ses articles de la semaine dernière. «Le batonnier de l'ordre des avocats de Casablanca informe l'opinion publique du début des investigations au sujet des données relatives à cette affaire», a-t-il déclaré dans son communiqué. Il confirme que plusieurs plaintes ont été déposées auprès du barreau -sans préciser l'origine- depuis le début de cette semaine. «Ces plaintes sont en cours de traitement en attendant de prendre les mesures adéquates, sur la base des conclusions des investigations», conclut-il.

Première réaction officielle

C'est ainsi la première communication officielle après la publication des nombreux articles du #MahkamaGate qui a été reprise par une partie de la presse marocaine (Le Desk, Panorapost, Medias24, Assabah, mais aussi internationale avec notamment l'AFP).

Les premières secousses du côté des entreprises et de l'ordre des avocats, ont en réalité commencé dès vendredi dernier avec une convocation des juges au sein du tribunal de première instance de Casablanca. Une réunion qui a eu comme effet immédiat une baisse drastique des dossiers jugés lors des audiences de cette semaine.

Mieux, les bureaux au sein du tribunal qui avait été mis à disposition de la poignée d'avocats ont été libérés. Plusieurs avocats, que nous avons consultés, ne se sont pas montrés étonnés par cette étrange pratique qui était selon leurs termes de «notoriété publique» au sein de la profession. Ces bureaux servaient justement à la poignée d'avocats et leur collaborateurs qui venaient traiter directement les lots de dossiers. L'enregistrement des dossiers puis le traitement informatique à base de publipostage des procès-verbaux des jugements se déroulaient au coeur même de l'enceinte judiciaire. Désormais fermés, la pratique d'industrialisation de la justice et de privatisation du tribunal a été mis sous cloche en attendant les répliques sismiques. 

Car en effet, si l'ordre des avocats a lancé ses investigations, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) aurait également été saisi peu avant la publication de notre enquête. En toute logique, une inspection devrait démarrer son enquête au tribunal de Casablanca prochainement.

Article modifié le 11/03/2020 à 22h15

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