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Grand Angle

Faible taux de pluviométrie au Maroc : La céréaliculture et l’élevage frappés de plein fouet

Agriculteurs, éleveurs et Marocains s’inquiètent depuis quelques semaines de l’impact du déficit pluviométrique que connaît le royaume. Si la céréaliculture et l’élevage restent les secteurs les plus touchés, les autorités promettent de l’orge subventionnée et des indemnisations pour «soulager les agriculture».

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Photo d'illustration. / DR
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Au Maroc, le déficit pluviométrique ainsi que le spectre d’une sécheresse inquiètent les agriculteurs, les éleveurs et les Marocains. Ainsi, depuis décembre dernier, plusieurs régions au Maroc n’ont pas enregistré de pluie, menaçant ainsi les nappes phréatiques, l’agriculture, le pâturage et l’élevage.

Mais pour le royaume, «c'est du déjà vu pour les céréaliculteurs, qui se préparent à une autre récolte lamentable comme l'une des pires sécheresses de ces dernières décennies», écrit Bloomberg ce mardi, évoquant une situation pareille en Algérie et en Tunisie. «Bien qu'il soit trop tôt pour prédire à quel point les récoltes seront affectées, la production baissera probablement par rapport à l'année précédente sans averses prochainement», ajoute-t-on.

«Le problème de la pénurie d'eau est important», a déclaré Youssef Alaoui, secrétaire général de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader). «Il ne fait aucun doute que la récolte de blé cette année sera inférieure, avec un gros point d'interrogation sur sa qualité par rapport à l'année dernière», ajoute-t-il.

La céréaliculture et l’élevage les plus touchés par le déficit pluviométrique

Auprès de Yabiladi, Rachid Benali, président de la Fédération interprofessionnelle marocaine de l'olive et vice-président de la Comader, évoque une «année catastrophique». «Nous allons vers une sécheresse généralisée, qui touche nombre de secteurs d’activités», ajoute-t-il. 

«Au niveau de l’olive, il n’y a pas un grand impact, car nous n’avons pas un besoin réel d’eau. Or, la céréaliculture avec les légumineuses, les oléagineuses et le secteur de l’élevage sont les plus touchés aujourd’hui.»

Rachid Benali

Reconnaissant une «grande pression sur le pâturage», les prix des aliments de bétail ayant flambé, il affirme que «les éleveurs doivent garder leur cheptel et ne pas le vendre à n’importe quel prix», comme cela se fait déjà dans certaines régions.

Et d’ajouter que le royaume fait aussi face à un «vrai problème d’eau». «Les barrages sont au minimum. Ainsi, il y a beaucoup de coupure pour l’irrigation», déclare-t-il. Mais il tempère toutefois, considérant que «ce n’est pas encore perdu : il y a eu un peu de neige donc on espère avoir un peu plus d’eau». «Nous comptons aussi sur les orages qui commencent à apparaître durant le mois d’avril, pour que les taux de remplissage augmentent à nouveau», complète-t-il.

De l’orge subventionnée et des indemnisations pour «soulager les agriculture»

Mais face à la situation actuelle, les agriculteurs se retrouvent dans une situation difficile. De quoi mobiliser les acteurs du secteur et les autorités. Ainsi, selon Rachid Benali, «le ministère de l’Agriculture va mettre incessamment de l’orge subventionné sur le marché pour l’élevage afin de diminuer les coûts pour les éleveurs». «La deuxième mesure intervient pour l’assurance. Ainsi, pour la céréaliculture, l’assurance va être déclenchée très prochainement, afin que les agriculteurs soient indemnisés dans les plus brefs délais», ajoute-t-il. 

«Avant, au niveau des assurances, il fallait attendre août ou septembre pour être indemnisé. Aujourd’hui, nous faisons le maximum pour que ce soit fait avant, vers le mois de juin. Plus d’un million d’hectares ont été assurés. Beaucoup d’argent va être injecté.»

Rachid Benali

Pour le vice-président de la Comader, cette dernière mesure «soulagera l’agriculteur, car avec une année pareille, il n’y a pas grand-chose à faire lorsqu’on dans le monde rural».

Rachid Benali se veut aussi rassurant quant à l’inquiétude par rapport au marché local de fruits et légumes. «Il n’y aura pas de problème car les marchés sont bien approvisionnés. Comme ces dernières années on a eu un excédent de production, même une baisse de production lors de cette année n’aura pas d’impacts», ajoute-t-il.

Le Maroc continuera toutefois ainsi à recourir à l’importions pour ses besoins en céréales et en légumineuses. «Les importations de blé du Maroc devraient déjà bondir de 29% pour atteindre 4,8 millions de tonnes cette saison, la deuxième plus élevée jamais enregistrée, après que la sécheresse a coupé la récolte précédente», rappelle Bloomberg.

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