L’accord de libre-échange agricole entre le Maroc et l’Union européenne (UE) vient d’être approuvé par le Parlement européen. «Je me réjouis du vote positif du Parlement européen en faveur de l'accord agricole Maroc-UE. Ce nouveau pas dans le renforcement de nos relations est d'une extrême importance au moment où nous entamons une nouvelle ère de partenariat avec le Royaume dans le cadre du statut avancé», exprime l’ambassadeur de l’UE au Maroc, Eneko Landaburu, propos rapportés par Le Matin. M Landaburu voit en cette décision une occasion de «donner une nouvelle dynamique aux relations Maroc-UE», soulignant qu’étant premier bailleur de fonds au Maroc, l’UE compte apporter au Royaume son appui dans la mise en œuvre de son projet de modernisation de la société et de la consolidation d'un Etat de droit. Ceci ne fera certainement pas la joie des paysans espagnols qui ont milité jusqu’au bout afin d’empêcher la ratification de ce traité.
Mandat de renégociation pour l’accord de pêche
A côté de cela, le Conseil de l’UE a adopté, mardi 14 février, un nouveau mandat de renégociation du protocole de pêche avec le Maroc, selon l’Economiste. La décision a été prise au cours d’une réunion des ministres de l’Energie à Bruxelles. Alors que récemment les pêcheurs marocains voulaient être les seuls à avoir droit à la pêche directe dans les eaux nationales, il faudrait craindre que ce ne soit pas le cas si jamais le traité de pêche est ratifié. En effet, le rejet par le Parlement européen en décembre dernier de l’ancien protocole avait coûté cher à l’Union, obligée de verser des indemnités importantes aux pêcheurs espagnoles.
Le Statut avancé, encore plus concret
Décidément, les relations de bon voisinage entre les deux rives de la Méditerranée vont bon train. En marge des discussions sur les accords de pêche et d'agriculture, les eurodéputés se sont penchés sur le statut avancé du Maroc et ce, dans le but de lui donner tout son sens. Ils ont ainsi adopté, mardi 14 février, un protocole à l’accord d’association entre le Maroc et l’Union européenne, rapporte l’Economiste. Le champ de la coopération bilatérale a été étendu à des domaines qui n’étaient pas, auparavant, envisagés par l’accord d’association. Le nouveau protocole autorise le Royaume à participer à sept programmes actuels et futurs de l’Union : la douane, l’énergie, le climat des affaires, la politique des technologies de l’information, la protection du consommateur, la gestion du trafic aérien, la recherche scientifique et la santé. «C’est un pas vers une intégration progressive du Royaume dans le marché communautaire», commente le commissaire à l’Elargissement et à la Politique européenne de voisinage, Stefan Fûle. Les eurodéputés considèrent que le protocole constitue un «soutien aux réformes politiques, économiques et sociales engagées par le Maroc». Selon un observateur, «Les changements profonds que connait la rive sud de la Méditerranée interpellent l’UE à soutenir davantage les attentes des peuples dès lors qu’elles sont portées par les dirigeants». Ce qui expliquerait cet intérêt particulier pour le pays.
Le Royaume a, cependant, montré un intérêt particulier pour quatre programmes communautaires. Le premier, le «CIP» pour la compétitivité et l’innovation des entreprises européennes, un programme principalement destinés aux PME. Il nécessite un budget total de 3,621 milliards d’euros. Lancé en 2007, il arrive à terme en 2013. Le second, «Douane 2013» vise l’amélioration de la coopération entre les administrations douanières. Il couvre la période 2008-2013 et est financé à hauteur de 324 millions d’euros. En troisième position arrive le «Single European Sky ATM Research Programm» dit «Sesar», dont le but est la réduction des coûts du transport aérien et son impact sur son environnement tout en accroissant la sécurité et la capacité. Le dernier «Marco Polo», pour améliorer la performance environnementale du transport des marchandises en Europe. A noter que le Maroc devra également participer financièrement. Toutes ces innovations redonneront certainement de nouveaux défis au gouvernement Benkirane.