Espagne : Deux traducteurs marocains épinglés pour soupçons de plagiat

Depuis plusieurs années, les deux traducteurs marocains Driss Jebrouni et Mohamed Elkadi se sont fait connaître en Espagne pour leurs traductions arabes de classiques de la littérature espagnole. Cependant, ces œuvres auraient été plagiées à partir de versions arabes déjà parues en Egypte, au Liban ou encore en Syrie. Selon El Español qui a révélé cette affaire lundi, les deux auteurs «escroquent l’Espagne en milliers d’euros».

Pour cause, une réclamation déposée par l’Association des hispanistes du Maroc auprès du ministère espagnol de la Culture a déjà averti sur les usages des traducteurs concernés, en 2013. A l’origine, la Direction générale du livre auprès de ce département gouvernemental accorde chaque année une aide financière aux éditeurs à l’étranger pour «promouvoir la publication d’œuvres du patrimoine culturel de l’Etat espagnol dans d’autres langues». Dans ce cadre, les mis en cause ont bénéficié de bourses «depuis plus d’une décennie», mais sans pour autant produire de nouvelles traductions, selon la plainte consultée par le média.

Alors que cette réclamation est restée sans suite depuis le temps, le ministère espagnol de la Culture a désormais annoncé une enquête, à la suite des révélations d’El Español. «Nous sommes les premiers concernés par tout usage frauduleux des aides versées. Il est évident que si une fraude est confirmée, la bourse doit être restituée», déclare dans ce sens le département au média.

Ces traductions apparentées à un grand plagiat ont consisté en des livres de différents auteurs, dont Juan Ramón Jiménez, Federico García Lorca, Miguel de Unamuno, Leandro Fernández de Moratín, Lope de Vega, Marble Carvajal ou encore Guillermo Gozalbes Busto. En 2019, les deux auteurs ont touché une nouvelle somme (8 800 euros) dans le cadre du même projet subventionné par l’Etat espagnol.