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Grand Angle

Maroc : De nouveaux jugements en faveur du Belgo-marocain spolié à Tanger

Hassan Boutchichi voit enfin le bout du tunnel de la bataille judiciaire contre son ex-avocat qu’il accuse d’escroquerie et d'abus de confiance. La Cour d’appel a tranché en faveur du MRE sur l’affaire des honoraires, tandis qu’une autre chambre a converti la peine prononcée à l’encontre de deux huissiers, qu’il accuse de «falsification de documents administratifs officiels», en prison ferme.

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Photo d'illustration. / DR
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Le combat se poursuit pour le Belgo-marocain Hassan Boutchichi. Mardi, la Cour d’appel de Tanger a rendu son verdict dans deux affaires opposant ce Belgo-marocain à son ex-avocat, qu’il accuse d’«abus de confiance et d’escroquerie», après la spoliation de sa villa à Tanger. Ainsi, Hassan Boutchichi a gagné en appel deux procès contre Me Abdelouahab Lahnini, sur la partie des honoraires, selon les jugements consultés par Yabiladi.

En 2011, l’avocat au Barreau de Tanger avait «pris de l’argent» d’un compte au nom de son client, relatif à la vente aux enchères de la villa du MRE, nous avait expliqué le MRE. L’avocat, pour sa part, nous avait assuré qu’il s’agissait de ses «honoraires». Mais en 2017, après que le MRE eut saisi la justice, son ex-avocat s’était tourné vers le Barreau de Tanger, qui lui avait donné raison. Mardi, la Cour d’appel de Tanger en a décidé autrement, déboutant ainsi le Barreau de Tanger et annulant ses décisions fixant les honoraires de l’avocat.

«Il me doit encore 450 000 dirhams qu’il a pris. Pour ne pas remettre cette somme et échapper à la prison, il a demandé 700 000 dirhams d’honoraires», nous rappelle ce vendredi Hassan Boutchichi. «J’ai fait appel et le résultat est là : l’avocat me doit de l'argent», ajoute-t-il.

Cette victoire s’ajoute à celle enregistrée en décembre dernier. Ainsi, une autre chambre de la Cour d’appel de Tanger a confirmé les jugements émis à l’encontre de deux huissiers de justice. Hassan Boutchichi les accuse de «falsification de documents administratifs officiels». Condamnés en première instance à deux ans de prison avec sursis, leur peine a finalement été convertie en prison ferme.

«Ils ont saisi la cour de cassation mais il y a très peu de chance que le dossier soit rouvert, pour la simple raison qu’ils n’ont pas respecté la loi, tout huissier étant obligé d’inscrire sur un livret toutes les sorties qu’il effectue, alors qu’ils avancent ne pas avoir de livret, ce qui est impossible», explique encore Hassan Boutchichi. 

Un appel pour l’acquittement en première instance de l’avocat  

En décembre également, le tribunal correctionnel de Tanger a décidé d’acquitter son ex-avocat, le juge expliquant que ce dossier «devait aller au civil». «Il y a un procureur du roi et un juge d’instruction qui inculpent l’avocat. Les faits et les preuves sont là», dénonce le Belgo-marocain, qui a fait appel à ce jugement.

Pour lui, «l’avocat, dans son mensonge, avait déclaré qu’en 2011, il avait voulu me remettre mon argent en envoyant des huissiers. Or cette notification est inexistante, les huissiers ayant été condamnés à deux ans de prison par rapport à cela», déclare-t-il, pointant du doigt le fait que l’avocat ait attendu «plus de six ans avant de "réclamer" ses honoraires en saisissant le Barreau de Tanger».

Mais Hassan Boutchichi garde toujours espoir, car pour lui, les trois jugements en sa faveur «prouvent qu’il y a eu escroquerie et abus de confiance». «Maintenant que nous avons un jugement en appel contre l'huissier, nous avons une preuve solide que j’ai été victime d’une bande organisée», assure-t-il, en nous informant qu’il compte «faire une plainte directe auprès du juge d’instruction, début mars, pour dénoncer cette bande». «Tout au long des audiences, les huissiers évoquaient l’avocat, qui n’a jamais été convoqué, car en réalité, ils ont triché pour camoufler son escroquerie et son abus de confiance», argue-t-il.

«Il m’a vraiment fait souffrir, il m'a fait perdre un bien immobilier et du temps. Cela fait trois ans que je fais des aller-retour, avec les charges, les voyages, les honoraires des avocats... Je n’ose même pas mettre un chiffre sur tout cela», conclut le MRE, qui compte continuer son combat.

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