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Grand Angle

La situation financière de 2M et la SNRT est «très délicate», indique Driss Jettou

Pour redonner vie à l’audiovisuel public, le président de la Cour des comptes préconise une «restructuration urgente» du secteur. Dans son exposé réservé aux gestions de 2M et de la SNRT, Driss Jettou a évité de pointer les responsables des graves situations financières que connaissent les deux groupes.

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Driss Jettou, président de la Cour des comptes / DR.
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Hier soir au Parlement, le président de la Cour des comptes a qualifié de «très délicate» la situation financière de 2M, ainsi que de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT). Ce constat est le fruit de trois missions menées par les magistrats de l’institution constitutionnelle, a-t-il précisé.

Driss Jettou a révélé que depuis 2013, les aides publiques consenties à 2M sont de 50 millions de dirhams par an. Pour rappel cette somme était accordée pour tourner la page d’un conflit remontant aux premiers mois du gouvernement Benkirane I autour de l’interdiction de la diffusion par la chaîne des résultats de jeu de hasard.

Ces subventions étatiques ne représentent que 7% des recettes de 2M. Le reste, soit 93%, proviennent essentiellement de la publicité, un marché dont les règles de jeu ont changé. Révolues les années où elle en avait la part du lion. Les concurrences étrangères (réseaux sociaux et chaînes du Golfe) grignotent chaque jour des parts du marché.

Les recommandations de Jettou pour sauver les deux sociétés

Les chiffres présentés par Jettou montrent, par ailleurs, que de 2008 à 2018, la société a subi une perte annuelle, en moyenne de l’ordre de 100 millions de dirhams, «ce qui l’empêche de procéder aux investissements indispensables pour moderniser ses diverses structures».

Le président de la Cour des comptes a pointé dans son diagnostic le «modèle économique appliqué par SOREAD-2M», qui selon lui «rend difficile la possibilité d’un compromis entre la profitabilité financière et les engagements en matière de service public, sachant que les cahiers des charges exigent des obligations déterminées relatives à la diffusion de la publicité».

Quant à la SNRT, le groupe compte essentiellement sur «les subventions de l’Etat qui ont atteint en 2018 un montant de 931 millions de dirhams». Les ressources propres de la société provenant surtout de la vente des espaces publicitaires «restent modestes, elles n’ont guère dépassé les 13% de son financement depuis 2013», a révélé le président de la Cour des comptes.

Jettou a également a constaté que «les deux sociétés publiques, malgré leur situation financière difficile et qu’elles disposent du même président directeur général, ne forment pas un pôle unique leur permettant de travailler dans un environnement meilleur en ce qui concerne la coordination et la complémentarité des activités ainsi que l’économie dans la gestion des ressources».

Une fois le diagnostic établi, Driss Jettou a préconisé une «restructuration urgente» des deux sociétés dans la perspective de les rassembler au sein d’un pôle public unifié. La Cour considère qu’une telle initiative a trop tardé et que 13 ans après le lancement des premières étapes de la réforme, ce «pôle audiovisuel public n’a pas encore été institué».

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