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Grand Angle

Zoubida Ait Sirahal : "Le combat pour la justice continuera"

« Même vivant modestement, et ayant des difficultés physique et morale, ma conscience m'interdira jusqu'au bout de vendre la vie du père de mes enfants contre de l'argent sale", écrit Zoubida Ait Si Rahal dans sa lettre ouverte datée du 16 mars 2010. Cette mère de famille et immigrée marocaine en France, entend continuer la lutte pour la justice, pour la mémoire de son défunt époux.
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Mohammed Ait Sirahal est décédé à l’hôpital Ibn Zohr de Marrakech, le 25 juillet 2002, quelques heures après avoir été maltraité au commissariat de la ville. Depuis ce drame, la famille Ait Sirahal ne cesse de réclamer justice. Il aura fallu attendre le 1er mars 2005 et après quinze reports de l’étude du dossier, pour voir un jugement au tribunal pénal de Marrakech. Ceci, grâce à l’aide et le soutien d’associations de Marocains en Europe et des organisations de défense des droits de l’homme au Maroc, ainsi qu’au sit-in devant l'ambassade du Maroc à Paris. Lors de ce jugement du 1er mars 2005, le coupable présumé, le commissaire Mohamed Karbouch, a été condamné à 10 ans de prison. Justice a été rendue mais hélas, elle ne fut que de courte durée.

Le mis en cause a fait appel et est reparti libre. Une année après, le 11 mai 2006, la cour d'Appel le condamne ...à deux années de prison ferme. La plaignante a fait cassation. La Cour de Cassation a annulé le jugement en Appel et l’affaire est renvoyée devant la cour d’Appel. À la veille de cette nouvelle audience, les avocats de la partie adverse ont proposé de rembourser intégralement les frais de Zoubida Ait Sirahal si elle retirait sa plainte. Réponse de la plaignante: impossible de "vendre la vie du père de mes enfants contre de l'argent sale".

Le prévenu fut condamné à nouveau le 28 novembre 2008, à 10 années de prison ferme. Mais ses avocats ont refait cassation...Il est reparti libre. Ainsi, huit années se sont écoulées et après ces nombreux procès à rebondissements, l’accusé, condamné puis relaxé, jouit toujours de sa liberté et exerce encore sa fonction.

La veuve de Mohammed Ait Sirahal, ses ayants droits, ses petits enfants et tous ses proches continueront leur combat pour la justice. Ils ne cesseront de faire leur deuil qu’une fois le coupable puni.

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