Cancer du sein : Un médicalement préqualifié par l’OMS redonne l’espoir aux femmes

L’information est considérée comme une «bonne nouvelle» pour les femmes atteintes de cancer du sein dans les pays en voie de développement, dont le Maroc.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vient, en effet, de préqualifier l'Ontruzant, médicament contenant le trastuzumab, annonçant qu’il sera bientôt plus facilement accessible car disponible à moindre coût, dans ces pays. A en croire le magazine Sciences et Avenir, l’OMS vient d'inscrire sur sa liste de médicaments le premier médicament biosimilaire, l'équivalent d'un générique pour une biomolécule.

«Il s'agit d'une thérapie ciblée anticancéreuse, un anticorps appelé trastuzumab, utilisé contre certains cancers du sein, ceux dits HER2 positifs, soit environ 20% de ces tumeurs», explique-t-on.

Cette molécule, initialement commercialisée par les laboratoires Roche en 1998, avait été inscrite sur la liste des médicaments essentiels de l'OMS en 2015 pour traiter ces cancers HER2 positifs. Il s'est révélé en effet très efficace pour guérir le cancer du sein à un stade précoce et, dans certains cas, des formes plus avancées de la maladie, rappelle l'OMS dans son communiqué.

Fabriquée par la société néerlandaise Samsung Bioepis, l'Ontruzant, le médicament évalué par l'OMS, s'est révélé «comparable au produit d'origine en matière d'efficacité, de sécurité et de qualité». «Il remplit donc les critères pour être acheté par des organismes des Nations unies et pour répondre aux appels d'offres nationaux», précise le communiqué de l'OMS.

Sciences et Avenir explique que ce médicament est surtout beaucoup moins cher, presque trois fois moins, que la molécule princeps, soit environ 7 000 dollars au lieu de 20 000 dollars. «Ce prix revu à la baisse permet d'envisager sa diffusion à une large échelle dans les pays en voie de développement», ajoute-t-on.

Cancer du sein représente 35,8% des cas détectés annuellement au Maroc

«Cette préqualification est une bonne nouvelle pour les femmes du monde entier», a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS dans le communiqué. «Dans les pays pauvres, le manque d'accès aux traitements et le coût élevé des médicaments viennent s'ajouter» au problème des disparités entre les sexes lorsqu'il s'agit d'accéder aux services de santé», précise-t-il.

Une déclaration qui résonnera fort au Maroc, où une campagne a été lancée sur les réseaux sociaux par des femmes revendiquant «une meilleure prise en charge du cancer». Elle a été suivie par une pétition appelant à la création d’un fonds destiné à la lutte contre le cancer, en instaurant une prise en charge globale des personnes atteintes.

Au Maroc, le cancer du sein fait ravages parmi les Marocaines. Elles étaient 10 136 femmes atteintes de ce cancer en 2018 selon les chiffres de l’ONU. Si 40 000 nouveaux cas de cancers sont diagnostiqués annuellement au Maroc, le cancer du sein arrive en premier avec 35,8% des cas révélés pour les femmes.

A rappeler que le ministère de la Santé a reconnu cette semaine une pénurie des médicaments pour les cancers, qui aggravent les souffrances des patients promettant des mesures d’urgences.