Menu

Grand Angle

L'entretien d’une plage aux Îles Canaries avec du «sable du Sahara» au cœur de la polémique

Alors que le Polisario avait dénoncé, début décembre, l'importation de sable du Sahara pour entretenir une plage aux Îles Canaries, ce dossier continue de créer la polémique. Hormis la reconnaissance de la mairie de Mogán de la provenance du sable du Sahara, l’affaire serait marquée par certaines «violations».

Publié
Un camion déchargeant du sable à la plage de la municipalité de Mogán, au sud des Îles Canaries. / DR
Temps de lecture: 2'

L’affaire des travaux d’entretien de la Playa de Mogán, avec du sable provenant du Sahara, est toujours au cœur de la polémique aux Îles Canaries. Mardi, le média espagnol El Diario a rapporté que «l'improvisation, la hâte et la controverse ont caractérisé la reconstitution du sable de plage du début jusqu’à la fin».

En effet, le média révèle que le conseil municipal de cette ville a annoncé la fermeture de cette plage pour des travaux de sablage avant même de désigner une entreprise pour s’occuper de ces travaux. Le journal espagnol reproche ainsi une violation des lois car l’attribution n’a pas été soumise à un appel d’offre. De plus, l'accord initial signé avec le Conseil de l'île lors de la précédente législature et l’office du tourisme n’évoquait pas ces travaux. «Après les élections régionales du 26 mai, la mairie de Mogán a demandé que ces travaux soient jugés "prioritaires"», révèle-t-il.

Du sable importé du Sahara

Dans le cadre de cette affaire qui a fait les choux gras des relais médiatiques du Polisario, le maire de Mogán a reconnu que «le sable utilisé provenait du Sahara occidental», rapporte le média espagnol. Une déclaration qui était telle une «douche froide» pour le parti Nueva Canaria (NC) qui préside le Cabildo (Conseil insulaire) de Grande Canarie.

Son conseiller à la solidarité internationale et fervent défenseur des thèses du Polisario, Carmelo Ramírez a déclaré qu’il s’agit d’une «violation des droits de la population et les réglementations».

De son côté, le mouvement de soutien au Polisario dans les Îles Canaries a «regretté que l'archipel soit redevenu complice du vol de ressources que le Maroc exporte depuis le territoire sahraoui».

Début décembre, le mouvement séparatiste, via son ONG Western Sahara Ressources Watch (WSRW), a fustigé la municipalité de Mogán, l’accusant d’utiliser du sable du Sahara occidental pour rénover sa plage. «Les travaux d’entretien de la plage de Mogán ont commencé le 2 décembre 2019 (…) La municipalité a commandé des tonnes de sable au Sahara Occidental (…) pour rénover le site touristique. L’achat contribue à financer l’occupation marocaine illégale de l’ancienne colonie espagnole», écrit l’ONG pro-Polisario.

Une traque qui s’est accompagnée d’une mobilisation des ONG pro-Polisario aux Îles Canaries. «WSRW a eu accès à six lettres de protestation que la société civile des Îles Canaries a envoyées à différentes institutions publiques de l'île le 28 novembre 2019», affirme-t-on.

Ce n’est pas la première que la polémique enfle sur le sable importé par les Îles Canaries. En juillet 2017, l’Espagne avait lancé une enquête sur fonds d’accusation d’importation de sables du Sahara par les Îles Canaries, rapporte The Guardian. Des partisans du Polisario avaient même tenté vainement d’empêcher qu’un autre navire transportant du sable du Sahara occidental jette l’ancre au port de Mallorca. Toutefois, l’Espagne avait refusé les requêtes des pro-Polisario appelant à saisir les cargaisons en provenance du territoire.

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com