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Grand Angle

Algérie : Le silence marocain à l’égard du Hirak sera-t-il apprécié par Tebboune et l’armée ?

Depuis le 22 février, le Maroc a observé le silence à l’égard des marches du Hirak algérien. Une ligne de conduite officialisée le 16 mars. Néanmoins, cette «non-ingérence» dans les affaires internes du voisin de l’Est n’a pas été toujours la politique suivie par Rabat.

 

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Abdelmajid Tebboune a été conduit à la présidence algérienne, avec un premier résultat de 58% de voix / Ph. MAXPPP
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Comme prévu, Abdemajid Tebboune est le nouveau président de l’Algérie. En effet, il a remporté les élections avec 58,15% des voix, selon les résultats primaires annoncés ce vendredi 13 décembre par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), qui devra donner les derniers chiffres officiels entre les 16 et 25 de ce mois. La victoire peut en tout cas être annoncée, le conseil constitutionnel devant la valider dans les prochains jours.

Durant la campagne électorale, le candidat Tebboune a haussé le ton contre le Maroc sur le dossier de la réouverture des frontières terrestres. Il s’est montré, par ailleurs, très ferme sur la question du Sahara occidental. «C’est un dossier de décolonisation qui doit être réglé en accordant le droit à l’autodétermination», a martelé dans des déclarations à la presse.

Une fois au palais d’Al Mouradia, continuera-t-il à défendre les mêmes positions ? Les prochains mois devraient apporter des éléments de réponses à cette question.

Le Maroc sera-t-il récompensé pour son silence sur le Hirak en Algérie?

Au nom de la «non-ingérence », déclinée le 16 mars dans la déclaration du ministère des Affaires étrangères, dans les affaires internes du voisin de l’Est, le royaume a adopté le silence vis-à-vis des marches de contestations. Des consignes ont été données aux médias officiels aussi. En témoigne l’annulation par la chaîne 2M d’une émission consacrée aux marches du Hirak.

Dans ce sens, tout glissement a été sévèrement sanctionné. Les circonstances de la «démission» de l’ancien président  de la CGEM en sont d’ailleurs le parfait exemple. Salahaeddine Mezouar a été poussé à la sortie seulement quelques heures après une autre déclaration du département des Affaires étrangères, après s’être exprimé sur le mouvement de contestation en Algérie lors d’un forum organisé à Marrakech.

Néanmoins, cette ligne de «non-ingérence» dans les dossiers de l’Algérie n’a pas été toujours la politique suivie par le Maroc. En effet, le 20 mars 2014 au Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies, Omar Hilale, alors représentant du royaume auprès de l’ONU à Genève, affirmait que Ghardaïa «ressemble davantage à un champ de bataille avec ses maisons brûlées, ses magasins pillés, ses habitants pourchassés et ses composantes socioreligieuses instrumentalisées». La capitale du sud algérien était, quelques jours auparavant, la scène d’affrontements sanglants ayant opposé les arabes aux amazighs.

Le 27 octobre 2015 à New York, à l’occasion de la commémoration du 70e anniversaire de la création de l’ONU, un diplomate marocain plaidait pour les droits de Kabyles à l’autonomie. Une position réaffirmée depuis la même tribune, une semaine plus tard.

Deux interventions fortes et officielles sur deux événements qui relèvent, pourtant, des affaires internes de l’Algérie et qui tranchent avec le silence marocain observé à l’égard du Hirak algérien

Sans doute ce silence n’est pas fortuit. Reste à savoir s'il sera apprécié à sa juste valeur par le nouveau président Abdelamjid Tebboune et l’armée algérienne.

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