Une vérité historique qui est désormais inscrite dans le préambule de la Constitution marocaine. Le royaume reconnaît sa composante juive comme partie constituante de son héritage historique. En cela le Maroc se démarque de la grande majorité des pays du monde arabo-musulman, qui a préféré l’amnésie plutôt que de reconnaître la présence d’une minorité juive dans sa population.
Malgré les vicissitudes de l’histoire, le Maroc assume donc son identité plurielle. Loin d’être un phénomène nouveau, cette attitude est le produit de notre histoire. «Il n’y a pas de juifs au Maroc, il n’y a que des Marocains», avait répondu le Sultan Mohammed Ben Youssef au régime de Vichy, complice de l’Holocauste pour l’Allemagne nazie.
Il n’y a pas de juifs au Maroc donc. Mais vous l’aurez compris, loin d’être une négation de la présence de citoyens de confession juive au royaume, cette déclaration était un acte de résistance et de protection de cette minorité religieuse au sein du royaume.
Parmi les 500 000 Marocains de confession juive à travers le monde, beaucoup se montrent, encore aujourd’hui, reconnaissant du lien indéfectible avec ce Maroc qui ne les a pas livré aux nazis. Beaucoup de compatriotes juifs à travers le monde qui ont préservé le legs culturel judéo-marocain. L’art culinaire avec la dafina, la musique avec le matrouz, ou les rites religieux avec le cédrat, un fruit très recherché pour la fête du Souccot et encore cultivé dans les vallées de l’Atlas.
Le patrimoine judéo-marocain constitue l’une des richesses du patrimoine culturel marocain. Si des musées lui sont dédiés, d’autres accueillent en leur sein un espace mettant en exergue cet héritage. C’est le cas du musée Mouassine à Marrakech dédié au patrimoine musical marocain qui sera inauguré le 8 décembre, en présence d’une invitée de marque : Izza Génini, productrice de nombreux films documentaires sur la richesse musicale marocaine mais aussi le patrimoine historique de la culture judéo-marocaine.